Congo : le président Sassou Nguesso réélu au premier tour avec 60% des voix
- Avec AFP
Le président congolais sortant, Denis Sassou Nguesso, qui cumule 32 ans de pouvoir à la tête de son pays, a été réélu dès le premier tour lors du scrutin présidentiel avec 60% des voix. Ces opposants dénoncent des fraudes massives.
C'est le ministre de l'Intérieur, Raymond Zéphyrin Mboulou, qui l'a annoncé sur la chaîne de télévision publique dans la nuit. Selon le décompte officiel, Guy-Brice Parfait Kolélas arrive deuxième avec un peu plus de 15% des voix, et le général Jean-Marie Michel Mokoko troisième, avec environ 14%.
Mercredi 23 mars, ces deux candidats d'opposition avaient contesté les résultats partiels publiés la veille par la Commission nationale électorale indépendante (CNEI), qui donnait M. Sassou Nguesso en tête avec 67% des voix. «Comment voulez-vous qu'on accepte un tel résultat?», a déclaré le général Mokoko qui avait appelé à «un recompte des voix». «Je savais d'avance que les dés étaient pipés, mais nous avions accepté de jouer le jeu», a-t-il ajouté. Jusqu'en février, le général Mokoko, était conseiller du président Sassou Nguesso pour la paix et la sécurité. Il déplore aujourd'hui les résultats publiés par la CNEI, qui n'ont fait que confirmer selon lui, ses «présuppositions».
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— BREAK 24 INFOS (@break24france) 24 mars 2016
Vivien Manangou, porte-parole de Guy-Brice Parfait Kolélas, arrivé deuxième, a estimé pour sa part que la réélection de Denis Sassou Nguesso relevait d'une «fraude massive» et de la «magie». La candidature du président sortant, né en 1943, a été rendue possible après une modification récente de la constitution, qualifiée de «coup d'Etat constitutionnel» par ses détracteurs.
Le vote de dimanche, pour lequel concouraient neuf candidats, s'est déroulé en l'absence de télécommunication dans l'ensemble du pays. Les autorités avaient déclaré avoir ordonné ce black-out à la veille du scrutin pour des raisons de «sûreté nationale» afin d'empêcher l'opposition de commettre quelque «illégalité» en publiant elle-même les résultats de l'élection.
A la tête du Congo de 1979 à 1992, alors sous un régime du parti unique, Denis Sassou Nguesso était revenu aux affaires par les armes en 1997, avant d'être élu en 2002 et réélu en 2009 lors d'élections contestées par l'opposition.