Point presse sur l'arrestation d'Abdelslam «l'enquête n'est pas finie» pour le procureur belge
Alors que les médias belges affirmaient le 18 mars que Salah Abdeslam s'était «probablement» enfui d'un appartement perquisitionné à Forest, en banlieue de Bruxelles, le 15 mars, la police continue son travail à la recherche de terroristes présumés.
La conférence est terminée, les deux procureurs sont restés très prudents quant aux diverses informations divulguées. François Molins et son confrère belge se sont retranchés derrière le «secret de l'instruction».
Ce dimanche 20 mars la presse belge révélait que l'avocat de Salah Abdelslam, Sven Mary voulait porter plainte contre le procureur de Paris : «La lecture d'une partie de l'audition de M. Abdeslam en conférence de presse constitue une violation» explique-t-il. Le procureur de Paris avait annoncé le 19 mars lors d'une conférence de presse que Salah Abdeslam, arrêté la veille à Bruxelles, avait déclaré aux enquêteurs belges qu'il «voulait se faire exploser au Stade de France» le soir des attentats, avant de faire «machine arrière».
Procureur belge, Frédéric Van Leeuw : «il est trop tôt pour s'exprimer sur le cas de Salah Abdelslam, il a annoncé qu'il collaborerait à l'enquête, on verra... ». Il précise que le parquet fédéral a ouvert 60 nouveaux dossiers de terrorisme en 2016. Côté français, 244 affaires liées au terrorisme en cours, selon le procureur Molins, qui concernent 772 individus qui sont soit mis en examen, soit recherchés.
"Il n'y a pas que le dossier de Paris qui nous occupe. Nous avons une menace générale", explique Frédéric Van Leeuw
— France Info (@franceinfo) 21 mars 2016François Molins sur l'extradition de Salah Abdelslam «il y a une forte attente de la part de la justice française».
#Molins se dit "très serein" sur la violation du secret de l'instruction arguéd par l'avocat d'#Abdeslam#AttentatsDeParis
— Marc Leplongeon (@MarcLeplongeon) 21 mars 2016Frédéric Van Leeuw, procureur fédéral belge et François Molins procureur de la République française tiennent une conférence commune sur l'enquête des attentats de Paris. Frédéric Van Leeuw «l'enquête n'est pas finie, d'autres individus doivent être retrouvés».
François Molins: "Nous sommes à Bruxelles pour partager dans le détail nos informations" #Abdeslam
— Laurent Henrard (@LaurentHenrard) 21 mars 2016Le principal suspect dans les attentats de Paris interpellé hier à Molenbeek refuse d'être extradé vers la France mais un mandat d'arrêt d'européen permettra de le faire venir d'ici à 90 jours, a confirmé le procureur de Paris.
L'arrestation de Salah Abdeslam est une «avancée très forte» pour l'enquête sur les attentats du 13 novembre menée par six magistrats instructeurs, a indiqué samedi le procureur de Paris François Molins.
«Les investigations se poursuivent sans relâche, en France et en Belgique», pour cerner «tous les acteurs» de ces attaques qui avaient fait 130 morts et des centaines de blessés, a ajouté le procureur au cours d'une conférence de presse.
Salah Abdeslam «voulait se faire exploser au Stade de France» mais a «fait machine arrière», a déclaré le procureur François Molins, au sujet des attentats de Paris et Saint-Denis le 13 novembre 2015, dont Salah Abdeslam serait un des cerveaux présumés.
«Ces premières déclarations, qu'il faut prendre avec précaution, laissent en suspens toute une série d'interrogations sur lesquelles Salah Abdeslam devra s'expliquer», a ajouté le procureur au cours d'une conférence de presse, évoquant notamment, par la suite, sa présence dans le XVIIIe arrondissement de Paris, épargné et pourtant cité le lendemain comme une cible dans la revendication du groupe Etat islamique.
Le procureur de la République de Paris a tenu une conférence de presse le 19 mars, à la suite de l'interpellation de Salah Abdeslam, la veille, à Bruxelles .
Salah Abdeslam, le principal suspect des attaques de Paris du 13 novembre dernier a été formellement inculpé le 19 mars, pour «meurtres terroristes et participation aux activités d'un groupe terroriste», en compagnie d'un second homme arrêté avec lui la veille, ont indiqué les procureurs belges.
Le deuxième homme a été identifié comme s'appelant Monir Ahmed Alaaj, alias Amine Choukri, les deux noms apparaissent sur de faux documents selon les enquêteurs. Un troisième homme lui aussi arrêté le 18 mars dans la même maison, nommé Abid A., a été accusée d'être membre d'une organisation terroriste et de complicité avec les criminels.
Une femme a été arrêtée lors de l'opération de police, Djemila M. Elle a été accusée de les avoir aidés et encouragés. Elle a néanmoins était relâchée, ont fait savoir les procureurs dans un communiqué. Une deuxième femme a été libérée sans inculpation.
Suite à l'arrestation de Salah Abdeslam, Interpol conseille à ses 190 pays membres une vigilance accrue aux frontières car des complices pourraient être tentés de fuir, avertit l'organisation internationale de police dans un communiqué diffusé le 19 mars.
«Interpol conseille une vigilance accrue aux contrôles des frontières de ses 190 pays membres» car «la capture» de Salah Abdeslam «pourrait encourager tout complice à tenter de fuir en Europe ou ailleurs», explique Interpol, dont le siège se trouve à Lyon.
Salah Abdeslam, suspect clé des attentats de Paris, refusera son extradition vers la France, a annoncé le 19 mars à Bruxelles son avocat, Sven Mary, précisant que son client avait été placé «sous mandat d'arrêt», à savoir inculpé et placé en détention provisoire, conformément au droit belge.
«Il collabore avec la justice belge. Dans une heure, nous serons de retour, dans le cadre du mandat d'arrêt européen, où la France demande son extradition, et d'ores et déjà je peux vous annoncer qu'on refusera son extradition vers la France», a déclaré l'avocat aux journalistes à l'issue d'une audition au siège de la police fédérale à Bruxelles.
Alors que quatre perquisitions simultanées ont lieu en ce moment en région bruxelloise, des détonations et des coups de feu ont été entendus. Deux personnes auraient été blessées, ainsi qu'un policier dans des échanges de tir.
EN DIRECT sur #Periscope : Sà tire A môlenbeek regarder vite https://t.co/BvsWsG7ZHp
— Mohamed Bruxeloi (@MohamedBruxeloi) 18 mars 2016
La chaîne de télévision publique belge RTBF affirme que «Salah Abdeslam serait bien retranché dans un appartement rue des Quatre Vents et serait blessé». L'opération suit pour l'instant son cours.
Un assaut a été donné par les policiers dans l'après-midi du 18 mars contre un immeuble de Molenbeek alors que des empreintes digitales du terroriste des attentats de Paris avaient été retrouvées dans un appartement de la commune de Forest, située à proximité.