Cinq années de conflit en Syrie vues par Moscou

Cinq années de conflit en Syrie vues par Moscou Source: Reuters
Les ruines de Damas
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Depuis le début du conflit en Syrie, la Russie a pris une position ferme sur plusieurs questions, position qu’elle a gardée jusqu’à présent. RT France vous présente une sélection des options russes pour parvenir à régler ce conflit.

Sur le départ de Bachar el-Assad

En mars 2011, des manifestations antigouvernementales sont apparues en Syrie dans le prolongement du «printemps arabe», comme ont été surnommées les révolutions qui ont secoué plusieurs pays d’Afrique du Nord. A l’été, les sunnites avaient déjà déserté l’armée, créé l’Armée syrienne libre (ASL). Ils réclamaient alors la démission du gouvernement et le départ du président Bachar el-Assad.

L’Occident a immédiatement soutenu l’opposition syrienne et imposé des sanctions à l’encontre des membres du gouvernement syrien et du président Bachar el-Assad lui-même.

Depuis le début de la crise, les Etats-Unis, l’Europe et certains pays arabes ont réclamé le départ de Bachar el-Assad, estimant que c’était là le seul moyen de mettre fin aux violences et d’entamer un dialogue. La Russie a toujours dit qu’il appartenait au peuple syrien de décider de son destin et de celui de son président. De plus, Moscou a considéré que le fait de réclamer le départ de Bachar el-Assad constituait une violation de la souveraineté du pays. Par ailleurs, les autorités russes ont souligné l’absence d’une opposition syrienne unie susceptible de faire émerger des dirigeants partageant des points de vue similaires sur l’avenir du pays. Une raison pour laquelle le Kremlin pense que le départ de Bachar el-Assad pourrait provoquer l’arrivée au pouvoir de personnes incapables de le partager, ce qui aurait pour corollaire d’entraîner une nouvelle spirale de la violence. Ce point de vue a été présenté à plusieurs reprises par les hommes politiques russes.

Nos partenaires font une fixation sur la personne du président syrien, mais nous avons confirmé notre position. Elle a été expliqué très clairement par le président russe lors de ses derniers discours : si l’on mise sur le changement du régime et que l’on se concentre sur une personne concrète, nous l’avons déjà vu en Irak et en Libye, et nous savons comment ça a fini, ou plus exactement, comment cela n’a pas fini et se poursuit : une crise profonde dans ces pays.

- Sergueï Lavrov, ministre russe des Affaires étrangères, le 23 octobre 2015.

Sur les rebelles

Depuis le début de la crise en Syrie, les Etats-Unis et certains pays arabes ont fourni un soutien diplomatique et financier à la soi-disant «opposition modérée syrienne.» En décembre 2012, Washington a même qualifié la Coalition nationale des forces de l’opposition et de la révolution de représentant légitime du peuple syrien.

La Russie, pour sa part, a toujours appelé à une clarification du terme «opposition modérée». Mais l’Occident n’a pas pu lui fournir de réponse. Ainsi, les pays occidentaux considèrent le groupe islamiste Jaysh al-Islam est modéré, alors que Moscou l’a inclus dans sa liste des organisations terroristes. A ce sujet, le ministère russe des Affairées étrangères a déclaré plusieurs fois qu’on ne pouvait séparer les terroristes en deux camps : les «bons» et les «mauvais».

L’essentiel n’est pas comment les terroristes se prénomment aujourd’hui, hier ou demain. Même si les groupements extrémistes [en Syrie] ne sont pas une organisation unie, ils sont liés idéologiquement, peuvent se réunir, puis se séparer, se combattre les uns les autres. Ils utilisent les mêmes méthodes de combat terroristes. Ils sont tous une base de recrutement pour Daesh.

- Maria Zakharova, porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, le 8 octobre 2015.

Sur la guerre contre les terroristes

Les forces aériennes russes ont entamé une opération antiterroriste en Syrie à la demande officielle du président Bachar el-Assad. Moscou a répété à plusieurs reprises que cette opération était légitime parce qu’elle s’est faite de concert avec les autorités syriennes. Le ministère russe des Affaires étrangères a déclaré que Moscou était prêt à coopérer avec l’opposition syrienne patriotique dans la lutte contre les terroristes. De plus, Moscou s’est toujours prononcé pour l’implication de la Syrie dans la coalition contre Daesh et a insisté sur la nécessité d’adopter une résolution du Conseil de sécurité de l’ONU qui autoriserait les actions des forces de la coalition.

C’est de la bonne volonté, mais c’est également approprié et correspond à notre envie de montrer que nous sommes ouverts au travail en commun. Je vais souligner, une fois de plus, que nous agissons en total respect du droit international, à la demande officielle des autorités de la République arabe syrienne. Quant aux autres Etats qui jusqu’à présent ont participé à de telles actions, ils agissent de façon illégitime. Car il n’y a pas de résolution du Conseil de sécurité de l’ONU relative à ce sujet, ni de demande officielle des autorités syriennes.

- Vladimir Poutine, président de la Russie, le 12 octobre 2015.

En savoir plus : Ce qu’il faut savoir sur l’opération antiterroriste russe en Syrie

Sur les armes syriennes chimiques

Le 21 août 2013, les médias ont fait savoir qu’une attaque chimique s’était produite dans la banlieue de Damas et qu’elle avait fait environ 1 200 morts. L’opposition et les autorités syriennes s’en sont renvoyé la responsabilité. L’utilisation d’armes chimiques a déclenché une polémique dans le monde sur la nécessité d’entamer une opération militaire en Syrie. Les pays occidentaux et un nombre de pays arabes ont sérieusement envisagé d’opérer des frappes aériennes contre la Syrie. Mais le 29 août 2013, lors de la discussion d’un projet de résolution du Conseil de sécurité des Nations unies prévoyant les frappes contre la Syrie, la Russie et la Chine ont fait valoir leur droit de véto, empêchant une intervention militaire et l’inévitable escalade de la violence qu’elle aurait engendré en Syrie.

Les efforts diplomatiques russes ont porté leurs fruits. Le 10 septembre, après avoir négocié avec Moscou, la Syrie a convenu de placer son arsenal chimique sous contrôle international, conformément au plan proposé par la Russie. Quelques jours plus tard, Sergueï Lavrov et son homologue américain, le secrétaire d’Etat John Kerry se sont mis d’accord sur les modalités de destruction des armes chimiques syriennes. La dernière partie de cet arsenal, dont l’emploi est interdit par le droit international, a été détruit en juin 2014.

Nous n’avons pas d’informations sur le fait que ces substances chimiques ont été utilisées par l’armée gouvernementale officielle syrienne. De notre point de vue, il semble absolument absurde que les forces armées régulières qui aujourd’hui attaquent vraiment les soi-disant rebelles, dans plusieurs lieux où ils les ont encerclé […], qu’ils [l’armée syrienne] aient commencé à utiliser des armes interdites en comprenant que cela peut être à l’origine de l’imposition de sanctions et même d’un recours à la force. C’est tout simplement absurde, c’est illogique.

- Vladimir Poutine, président de la Russie, le 4 septembre 2013

Les vétos de la Russie aux résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU

La Russie en tant que membre permanent du Conseil de sécurité de l’ONU a opposé son véto contre plusieurs projets de résolution du problème syrien. A chaque fois, Pékin a soutenu Moscou.

Concernant la Syrie, le droit de véto a été utilisé pour la première fois le 4 octobre 2011. La Russie et la Chine ont bloqué un projet de résolution qui prévoyait des sanctions contre la Syrie. Le 4 février 2012, Moscou et Pékin ont décliné un projet de résolution qui rendait les autorités syriennes responsables de l’effusion de sang et prévoyait la démission du président Bachar el-Assad. Le 19 juillet 2012, les deux pays ont opposé leur véto au projet de résolution qui devait imposer des sanctions contre la Syrie. La quatrième fois, le 22 mai 2014, le véto a permis d’empêcher l’entrée en vigueur d’un projet de résolution sur la transmission, à la Cour pénale internationale, de présumés crimes de guerre en Syrie.

Nous nous sommes opposés à ce projet de résolution européen, parce que ce projet a été voté alors que les dirigeants occidentaux ne considéraient pas le gouvernement de Bachar el-Assad comme légitime. Ils appellent l’opposition à refuser le dialogue avec le gouvernement syrien. Et nous voyons une situation où les activités d’extrémistes et une opposition destructrice s'intensifient en Syrie.

- Vitali Tchourkine, ambassadeur de la Russie auprès de l’ONU, le 4 octobre 2011.

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