Une enquête contre les policiers ayant révélé les agressions à Cologne irrite la presse allemande
Une enquête interne à l’encontre des policiers ayant divulgué à la presse des informations «secrètes» sur la vague d'agressions sexuelles lors de nouvel an à Cologne a provoqué l'indignation des médiaux locaux.
«La collecte de preuves est toujours en cours, la police mène une enquête interne», a déclaré un porte-parole du parquet de Cologne au journal Süddeutsche Zeitung.
Selon un autre journal allemand, le Deutsche Wirtschafts Nachrichten (DWN), les rapports policiers ont été transmis aux journalistes quatre jours après l'incident, alors que les autorités locales auraient essayé de les dissimuler.
«Sans cette fuite policière, l'ampleur de l'orgie n'aurait pas été connue», a indiqué le journal, en soulignant l'absurdité de l'existence d’une enquête contre les policiers ayant révélé les informations. Au point que certains journalistes se demandent si les autorités locales n’ont pas d'autres problèmes à régler.
Pour le DWN, la personne étant à l'origine de la fuite est le véritable héros de cette histoire. «Les dommages [réels] ont été causés par les gens qui ont colporté des rumeurs pour leur côté sensationnel présentant ainsi une image déformée de la réalité. Ils n'ont pas seulement fait du tort à la police, mais aussi à la société», peut-on lire dans le journal.
Lors des festivités de la Saint-Sylvestre, sur le parvis de la gare, des femmes étaient devenues des proies sexuelles pour des jeunes migrants éméchés. Une semaine après les faits, plus de 600 plaintes étaient parvenues à la police.
Selon les médias, 73 personnes, dont une majorité de demandeurs d’asile, font l’objet d’une enquête menée par la police.
Ces viols, attouchements sexuels et vols de téléphones portables ont provoqué un immense choc en Allemagne, qui avait jusqu'ici accueilli plutôt favorablement les quelque 1,1 million de migrants arrivés en 2015. La police et les autorités avaient été en outre accusées de négligence et d'inaction.