Polémique en Belgique : 120 djihadistes présumés continueraient à toucher les allocations de l’Etat
Partis grossir les rangs de Daesh en Irak ou en Syrie, de nombreux terroristes présumés, dont le dossier reste en attente, percevraient toujours le chômage, des allocations sociales ou familiales du gouvernement, provoquant la colère des politiques.
Selon les révélations du média belge Sudinfo, qui cite les chiffres du ministère de l’Intérieur, les dossiers de 120 personnes soupçonnées d’être parties combattre aux côtés des terroristes de l’Etat islamique, seraient toujours en attente, ces derniers bénéficiant donc toujours des aides du gouvernement.
Polémique: 120 djihadistes partis en Syrie continuent de percevoir des allocations sociales https://t.co/0RDsNLCnJv
— RTL info (@rtlinfo) 13 Février 2016
Si 85 individus s’étaient vu retirer leurs allocations entre septembre 2014 et octobre 2015 pour des accusations de djihadisme, seulement trois ont été sanctionnées depuis octobre 2015, marquant un net ralentissement.
Secret professionnel ?
Les Centres Publics d’Action Sociale (CPAS), chargés en Belgique de gérer les dossiers et de distribuer les allocations, sont accusés d'empêcher le signalement des individus radicalisés aux autorités en bloquant l'information.
En effet, du côté des services d’aide sociale, on invoque le secret professionnel. C’est notamment le cas du président du CPAS de Molenbeek, commune tristement célèbre pour avoir vu défiler de nombreux membres du commando qui a frappé Paris le 13 novembre. Le fonctionnaire déclare ainsi qu’«à moins qu’un juge d’instruction nous le demande, nous ne pouvons pas» fournir d’informations sur les personnes suspectées d’avoir rejoint Daesh.
En savoir plus : Qui est Abdelhamid Abaaoud, le prétendu cerveau des attentats de Paris ?
De nombreux djihadistes présumés continuent à toucher des allocations sociales: Jan Jambon pointe les CPAS https://t.co/XmgBeAssz4
— Sudpresse (@sudpresseonline) 13 Février 2016
Les politiques veulent réagir
La maire de Molenbeek, Françoise Schepmans, estime à l’inverse que «la confidentialité ne doit pas aller jusqu’à refuser de donner une information à l’auditorat du travail». Le vice-Premier ministre belge, Jan Jambon a lui aussi pointé du doigt les CPAS, qui «refusent de répondre aux questions de l’auditorat du travail et n’échangent aucune information».
De son côté, le ministre de l’Intégration, Willy Borsus, a annoncé qu’il préparait «une circulaire, en collaboration avec le ministre de la Justice, qui expliquera bien aux travailleurs sociaux les limites du secret professionnel». En d’autres termes, il s’agira d’ordonner aux services d'allocations de livrer les informations qui pourraient permettre de couper les vivres à des djihadistes partis se battre en Syrie ou en Irak.