Tsahal demande aux bloggeurs israéliens de soumettre leurs publications à la censure

Tsahal demande aux bloggeurs israéliens de soumettre leurs publications à la censure © Yannis Behrakis Source: Reuters
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Le nouveau Censeur militaire israélien a demandé que les bloggeurs écrivant sur les problèmes liés à la sécurité présentent leurs posts avant la publication. L’omission de ce processus sera considérée comme un crime.

L’extension de la censure de l’armée israélienne a été révélée dans un premier temps par un des bloggeurs ciblés, Yossi Gurvitz. Il gère une page Facebook intitulé «George's Friends», une dénomination faisant référence à l’écrivain George Orwell, qui compte plus de 10 000 abonnées.

Cette semaine, il a tweeté que l’ancien porte-parole de l’armée israélienne qui a été nommé en tant que responsable de la censure il y a moins d’un an lui a ordonné que lui soient soumis ses posts avant publication pour examen.

Le message a été envoyé depuis sa page Facebook personnelle, qui n’affiche pas de statut, et Gutvitz a cru au début à un canular, a-t-il expliqué au quotidien d’affaire Calcalist. Il a annoncé ne pas avoir l’intention d’obéir à l’injonction et qu’il examinait ses recours légaux.

Critique de la censure

Quelque 30 bloggeurs israéliens ont reçu des notifications similaires de la part de Tsahal, selon le journal Times of Israël. Plusieurs personnalités en ligne et certains politiciens israéliens ont critiqué le renforcement de la censure.

«Dans l’ombre, il n’y a pas de limite à l’expansion de Big Brother», a fait savoir Ilan Gilon, membre du parti de gauche Meretz au Parlement israélien dans son interview à Calcalist. «Ça rappelle [le roman futuriste classique de George Orwell] 1984. J’ai demandé la tenue d’un débat pour comprendre où sont les limites de la censure et jusqu’à quel point elles peuvent aller. Fais-je aussi l’objet de la censure au moment où je vous parle ? C’est absolument inacceptable».

Le Censeur militaire fait partie de la direction du renseignement militaire israélien (Aman). Il a l’autorité d’empêcher la publication par les médias de toute information et peut même fermer un média sans explication préalable, ce qu’il a fait à plusieurs reprises. Cette mesure peut être utilisée seulement sous l’état d’urgence, mais le pays hébreu vit sous ce régime depuis son établissement en 1984.

Reconnaissance des bloggeurs en tant que journalistes

Les mécanismes de censure n’étaient auparavant appliqués qu’aux médias, éditeurs de livres et aux organisations telles que les services d’urgence et les conseils communautaires. Certaines publications de bloggeurs ont été soumises à la censure militaire dans le passé, mais seulement après publication.

La mesure peut être entendue comme une sérieuse atteinte à la reconnaissance du blogging en Israël en tant que média. Depuis 2012, le bureau de presse gouvernemental israélien diffusait aux bloggeurs des cartes de presse qui offrent le même statut qu’aux journalistes embauchés par des médias reconnus.

«Dorénavant, après avoir réussi à être reconnus en tant que journalistes par un premier bureau gouvernemental, ils ne peuvent s’en vouloir qu’à eux-mêmes d’être considéré de la même manière par d’autres organes gouvernementaux. Les journalistes ont non seulement des droits, mais aussi des obligations, et en Israël, un de ces devoirs c’est de travailler avec les censeurs», a noté un avocat spécialisé dans la réglementation des médias au journal Haaretz.

Plusieurs activistes israéliens considèrent cela comme des attaques sur les libertés civiles par le cabinet conservateur du Premier ministre Benyamin Netanyahou. Le mois dernier, un autre scandale de la censure a secoué le pays suite à l’interdiction par le ministère de l’Education de l’étude dans les écoles secondaires d’un roman sur une histoire d’amour entre une femme juive et un homme palestinien.

Le ministère a expliqué que la représentation des «relations intimes entre juifs et non-juifs menace l’identité séparée de chaque population». Le ministre de l’Education Naftali Bennett a défendu la mesure, indiquant qu’exposer les étudiants à un livre qui «qualifie les soldats de l’armée israélienne de criminels de guerre sadiques», n’était pas une priorité nationale.

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