Après avoir frappé l'Amérique du Sud de plein fouet, le virus Zika s'attaque à l'Europe
Alors que l’Organisation Mondiale de la Santé a rassemblé un comité d’urgence pour discuter de la propagation «explosive» du virus en Amérique du Sud, les pays européens se préparent à l'épidémie, après avoir décelé plusieurs cas.
Touchés les uns après les autres par le virus venu du Brésil, les pays européens ne veulent pas céder à la panique, et tentent donc de rassurer la population tout en lui recommandant d'éviter les déplacements dans les zones à risque et de se protéger contre les piqûres de moustiques, facteurs de propagation.
La présence du Zika dans le monde
Le Zika, qui a commencé à se répandre l'année dernière dans les pays d'Amérique du Sud y a atteint des niveaux épidémiques, touchant désormais 23 pays sur 55, et particulièrement le Brésil, selon les données de l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS). L'infection se transmet par une piqûre du moustique Aedes aegypti, déjà connu pour propager d'autres maladies telles que la dengue et la fièvre jaune.
Une simple piqûre ... et c'est cuit
Le gouvernement brésilien a promis que près de 220 000 soldats seraient déployés pour démoustiquer le pays, selon les rapports des médias locaux.
Mais les responsables craignent de perdre la bataille et des préoccupations ont été soulevées à propos de la tenue prochaine du carnaval à Rio de Janeiro qui attire chaque année des milliers de touristes venus des quatre coins du monde.
Aucun remède n'existe à ce jour contre le virus. Pour les femmes enceintes, le principal est que le virus peut être transmis au fœtus et conduire à des malformations congénitales (microcéphalie) ou même la mort.
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Des moustiques génétiquement modifiés à la base de l'épidémie ?
La prolifération du virus Zika pourrait être liée à la présence de moustiques génétiquement modifiés au Brésil. En effet, la compagnie britannique de biotechnologie Oxitec a, en 2012, développé de tels insectes afin de réduire les populations de moustiques qui rependaient d’autres virus comme la fièvre dengue, dans une méthode expérimentale.
Or, les critiques de l'entreprise notent que la majorité des cas de Zika au Brésil sont rencontrés dans les zones où les moustiques génétiquement modifiés ont été lâchés.
Zika Outbreak Epicenter In Same Area Where GM Mosquitoes Were Released In 2015 https://t.co/0vvLWaueAxpic.twitter.com/38ZxhwBGgZ
— The D.C. Clothesline (@DCClothesline) 29 Janvier 2016
Potentiellement plus dévastateur qu'Ebola
Un comité d’urgence formé par l’OMS pour d’aborder la question de la prolifération «explosive» du virus en Amérique du Sud et dans d’autres régions, se rassemblera lundi 1 février. Il s’agira d’apporter des réponses internationales à une épidémie qui le devient tout autant. La directrice générale de l’organisation, Margaret Chan, a indiqué, dans une conférence à Genève, que «le niveau d’alarme est extrêmement élevé.»
«À bien des égards l'épidémie Zika est pire que celle d'Ebola de 2014-15», a déclaré Jeremy Farrar, directeur du Wellcome Trust. Ce qui inquiète notamment les scientifiques, est l'absence réelle de symptômes chez les patients touchés par cette maladie mais surtout de vaccin susceptible d’éradiquer le virus. Mike Turner, chef du département infection et immuno-biologie à Wellcome Trust, a qualifié l'impossibilité actuelle de tester un vaccin sur les femmes enceintes de «cauchemar éthique». Seules des mesures extrêmes sont susceptibles de contenir la menace Zika, a-t-il ajouté.
L'utilisation du DDT, un insecticide capable de tuer le moustique porteur du virus ou encore une surveillance accrue des zones aéroportuaires où transitent des voyageurs en provenance des territoires touchés par l'épidémie sont entre-autres, les mesures misent en place ces derniers jours dans de nombreux pays.