Un rapport de l'ONU confirme que l'Arabie saoudite bombarde écoles, bus et mariages au Yémen

Un rapport de l'ONU confirme que l'Arabie saoudite bombarde écoles, bus et mariages au Yémen© Mohamed Al-Sayaghi Source: Reuters
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Un comité des Nations unies qui a enquêté sur la campagne de bombardement saoudienne a confirmé les accusations selon lesquelles la monarchie frappait massivement les infrastructures civiles et violait le droit international humanitaire.

Si le rapport de 51 pages n’a pas encore été officiellement publié, une copie, qui a été envoyée au Conseil de sécurité des Nations unies la semaine passée, a été obtenue par le journal britannique The Guardian.

Et les experts ne sont pas tendres avec les Saoudiens puisqu’ils «ont documenté que la coalition [conduite par Riyad] a mené des frappes aériennes visant des civils et des propriétés civiles, en violation du droit international humanitaire, incluant des camps pour déplacés internes et réfugiés ; des réunions civiles, incluant des mariages ; des véhicules civils, incluant des bus ; des zones résidentielles civiles ; des infrastructures médicales ; des écoles ; des mosquées ; des marchés ; des usines et des magasins alimentaires ; et d’autres infrastructures civiles essentielles, comme l’aéroport de Sanaa, le port de Hudayah et des routes domestiques de transit».

Au total, le comité des Nations unies a récolté des preuves sur «119 sorties de la coalition en lien avec des violations du droit humanitaire international». «Trois cas de civils, fuyant des zones de bombardements, poursuivis et tués par des hélicoptères» ont également été rapportés. Pour analyser la situation, les experts mandatés par l'ONU, qui n’ont pas pu obtenir le droit d'entrer au Yémen, ont utilisé des images satellites.

Le 21 septembre 2015, l'Arabie saoudite avait pourtant pris la tête du panel du Conseil des droits de l'Homme de l'ONU.

En savoir plus : L’Arabie saoudite prend la direction du panel du Conseil des droits de l’homme de l’ONU

Le rapport affirme aussi que des membres des forces britanniques sont impliquées dans les centres de commande et de contrôle pour les frappes sur le Yémen. Le Premier ministre David Cameron déclarait pourtant en mars 2014 que son gouvernement «n’accordera […] pas de licence [de vente d’armes] s'il y a un risque clair que les armes pourraient être utilisées pour commettre de sérieuses violations du droit humanitaire international».

La France, de son côté, poursuit ses ventes d’armes à la monarchie du Golfe malgré les critiques. En octobre 2015, Manuel Valls avait annoncé la signature de contrats pour un montant de 10 milliards d’euros. Cette annonce faisait suite à une autre vague de signatures pour une somme similaire, conclue en juin.

En mars dernier, l’Arabie saoudite a formé une coalition pour bombarder le Yémen en soutien à son président, qui fait face à une rébellion de chiites Houtis. Cette campagne de bombardements est vivement contestée en raison des nombreuses cibles non-militaires touchées. 2 300 civils auraient ainsi péri au Yémen au cours de ces six derniers mois, selon des chiffres de l’ONU.

Récemment, un hôpital de l'organisation Médecins sans Frontières a été frappé par un missile de la coalition, provoquant plusieurs morts. 

Aller plus loin : «L’Arabie saoudite s’inquiète pour les civils syriens mais bombarde ces mêmes civils au Yémen»

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