Espagne : l'Iran, grand argentier du parti Podemos ?
Selon le site web d'information El Confidencial, le parti aurait reçu plus de 5 millions d'euros à travers une télévision espagnole gérée par un homme d'affaires iranien et directement financée par le gouvernement de Téhéran.
Le parti de gauche, dont la lutte contre la corruption était l'un de ses grands thèmes de campagne durant les dernières élections législatives, est visé par une enquête d'une division de la police espagnole. Cette dernière a décidé d'examiner les griefs portés à son encontre par d'autres partis politiques. El confidencial qui a relevé l'information, indique que le principal contributeur financier se nomme M. Mahmoud Alizadeh Azimi. L'homme aurait fait transiter de l'argent via la chaîne de télévision Hispan TV dans laquelle il opère et qui bénéficie d'un financement public iranien.
Podemos: Spain's anti-corruption party 'received illicit funding from Iran' - The Independent https://t.co/tcG2vYZBv2
— Owen Sparacino (@OwenSparacino) January 14, 2016
Le site affirme que l'argent a été transmis à travers différents pays, via des factures volontairement gonflées et émises par Pablo Iglesias, le leader du parti. Celui-ci a de son côté répondu être à la disposition des enquêteurs, assurant que ses «poches étaient transparentes». Il est formellement interdit pour les partis espagnols de recevoir de l'argent de la part de gouvernements étrangers. Les allégations sont potentiellement dommageables pour Podemos. Le parti qui a inlassablement mis en évidence le caractère corrompu de ses adversaires politiques pourrait voir ses 69 sièges à l'assemblée invalidés si les faits étaient avérés.
Cette affaire arrive dans un contexte politique particulier, où le chef du gouvernement conservateur sortant Mariano Rajoy tente de former un gouvernement avec les centristes, après avoir remporté de justesse les législatives avec 28,7% des voix. S'il n'y parvient pas, le Parti socialiste, arrivé deuxième avec 22% des voix, pourrait tenter de sceller une grande alliance de gouvernement avec Podemos. Néanmoins, même si aucune mise en cause judiciaire n'est pour l'heure d'actualité, il faudra attendre les prochains jours pour voir quelle coalition parviendra à former une majorité parlementaire. Pour l'heure, la fin du bipartisme provoquée par la montée fulgurante de Podemos a plongé l'Espagne dans une certaine expectative.