Armée d'une résolution de l'ONU, la Grande-Bretagne pourrait bientôt re-bombarder la Libye
Quatre ans à peine après la chute du colonel Mouammar Kadhafi, les frappes britanniques pourraient reprendre en Libye, au vu d’une résolution soutenue par le royaume à l’ONU, qui devrait être approuvée.
Si le texte est adopté, il devrait permettre d'accroître le soutien militaire aux autorités libyennes, qui travaillent désormais dans une plus grande unité après que les deux gouvernements opposés du pays aient réussi à conclure un accord.
Drums of (Western) war in #Libya after the creation of a unity government. I discussed it with @guardian here https://t.co/itW2tru0Qt
— mattia toaldo (@mattiatoaldo) 19 Décembre 2015
Alors que l’objet principal de la résolution vise à soutenir et à légitimer le nouveau gouvernement d’unité nationale, elle ouvre aussi la voie à l’action militaire. En effet, elle permettrait de passer outre le vote du parlement britannique sur les frappes aériennes étant donné que les opérations seraient menées à la demande du gouvernement libyen.
Si le Royaume-Uni a déjà annoncé que 1 000 soldats et une équipe de forces spéciales seraient envoyés, la Royal Air Force devrait entrer sur le théâtre d’opération bien plus tôt. Le gouvernement britannique a toutefois précisé que ses troupes ne seraient pas envoyées dans des combats au sol, mais serviraient plutôt à entraîner les forces locales.
L’ambassadeur libyen aux Nations Unies Ibrahim al-Dabashi a déclaré au quotidien arabe Asharq Al-Awsat que les frappes aériennes devraient impliquer «les Etats-Unis, la Grande-Bretagne, la France et l’Italie». Concernant la résolution, il a déclaré qu’elle «demande à tous les pays de combattre le terrorisme en Libye, ce qui signifie que les pays n’auront qu’à solliciter le gouvernement libyen en avance, et se coordonner avec lui» pour participer aux bombardements.
Depuis qu’une coalition occidentale a fait chuter Kadhafi en 2011, la Libye est plongée dans le chaos. C’est sur ce terreau que de nombreux groupes extrémistes, comme Daesh, s’implantent de plus en plus dans le pays.
En décembre, RT avait interviewé Daniel Lenham, un vétéran britannique qui avait participé à la campagne de bombardements de la Libye en 2011. Celui-ci avait jeté ses médailles à terre devant la résidence du Premier ministre à Downing Street afin de protester contre la décision du parlement d’attaquer militairement la Syrie. Alors qu’il rechargeait des avions de combat Typhoon, Daniel Lenham s’était demandé : «qu’est-ce que cette bombe va accomplir ?».