Sommet extraordinaire des BRICS : Xi Jinping dénonce les guerres commerciales et tarifaires

Au sommet extraordinaire des BRICS, Xi Jinping a dénoncé le protectionnisme et l'unilatéralisme, tout en plaidant pour une coopération accrue. La crise ukrainienne et la création d’un mécanisme anti-sanctions étaient aussi à l’ordre du jour.
Les guerres commerciales et tarifaires déclenchées par certains pays nuisent considérablement à l'économie mondiale, a déclaré Xi Jinping lors du sommet extraordinaire en ligne des BRICS le 8 septembre. Selon lui, les changements dans le monde accélèrent actuellement le développement, tandis que l'hégémonisme, l'unilatéralisme et le protectionnisme prospèrent.
Le président chinois a noté que les guerres tarifaires et commerciales portaient gravement atteinte aux règles du commerce international. Il a appelé les pays des BRICS à faire preuve d'ouverture, de tolérance et de coopération, à défendre ensemble le multilatéralisme et à soutenir le système commercial multilatéral.
Xi Jinping a souligné que le renforcement de la coopération entre les pays membres des BRICS les aiderait à faire face plus facilement aux défis et aux risques extérieurs. Selon lui, plus la coopération sera étroite, plus l'union aura de solutions à proposer et meilleurs seront les résultats. Il a déclaré que la Chine était prête à travailler avec les États membres des BRICS à la mise en œuvre d'initiatives mondiales de développement, notamment « Une ceinture, une route ».
Le président chinois a indiqué que les pays des BRICS devaient défendre l'ordre mondial fondé sur le droit international. Il a notamment insisté sur la nécessité de respecter le multilatéralisme afin de protéger la justice et la légalité internationales, ainsi que de promouvoir activement la démocratisation des relations internationales et de renforcer la représentation et la voix du Sud global.
Ukraine : Lula et Xi plaident pour un règlement fondé sur la sécurité
De son côté, Luiz Inácio Lula da Silva a déclaré que le conflit en Ukraine ne pourrait être réglé que si toutes les exigences et préoccupations légitimes des parties en matière de sécurité étaient prises en compte. Xi Jinping, pour sa part, a soutenu la position du Brésil sur cette question.
Le président brésilien a exprimé la volonté du « Groupe pour la paix » sur l'Ukraine, fondé par la Chine et le Brésil, de contribuer au règlement de la crise ukrainienne, car il prône le recours au dialogue et à la diplomatie. Il a salué le sommet entre la Russie et les États-Unis qui s'est tenu en août en Alaska, auquel ont participé le président russe Vladimir Poutine et le chef de la Maison Blanche Donald Trump.
Un dispositif anti-sanctions proposé au sein des BRICS
Le président iranien Massoud Pezechkian a, quant à lui, proposé de créer, dans le cadre des BRICS, un mécanisme de lutte contre les sanctions unilatérales. Selon lui, ce dispositif permettrait de soutenir les membres de l'organisation en leur permettant de poursuivre le développement économique de leurs pays sans subir de « pressions politiques injustes ».
La fin de l’unipolaire, l’avènement du multipolaire
Le président sud-africain Cyril Ramaphosa a déclaré que l'on assistait à une transition d'un monde unipolaire vers un monde multipolaire. Il a rappelé que les pays des BRICS avaient été à l'avant-garde de la défense des réformes des institutions multilatérales. Selon lui, le commerce international a connu des bouleversements qui créent à la fois des problèmes et des opportunités pour la restructuration de l'économie mondiale. Ramaphosa a soutenu les initiatives des BRICS qui renforcent la résilience des économies des pays membres.
Le président russe Vladimir Poutine a également participé au sommet extraordinaire des BRICS. La chaîne Telegram du Kremlin a indiqué que la réunion avait aussi porté sur les questions de coopération entre les pays membres de l'organisation dans les domaines commercial, économique, financier, et des investissements.
Le sommet extraordinaire des BRICS a été convoqué à l'initiative du président brésilien afin de discuter de la dynamisation du partenariat économique en réponse à la politique commerciale du président américain Donald Trump, notamment l'introduction de droits de douane. La réunion s'est déroulée en ligne et a duré environ une heure et demie.
En juillet dernier, les États-Unis ont annoncé des droits de douane de 50 % au Brésil, et en août, des mesures similaires ont été prises à l'encontre de l'Inde. Trump a exigé de New Delhi qu'elle cesse sa coopération avec Moscou dans le domaine énergétique. Cependant, la partie indienne a refusé de se conformer à ces exigences.