Pologne: le candidat conservateur Karol Nawrocki remporte l’élection présidentielle

Pologne: le candidat conservateur Karol Nawrocki remporte l’élection présidentielle Source: AP
Karol Nawrocki salue ses partisans à son arrivée à son quartier général après le second tour de l'élection présidentielle à Varsovie, Pologne, le 1er juin 2025.
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Karol Nawrocki, soutenu par le parti Droit et Justice, a remporté de justesse la présidentielle polonaise avec 50,89 % des voix, battant le maire pro-européen de Varsovie. Opposé à l’entrée de l’Ukraine dans l’OTAN et critique envers l’Union européenne, il s’affiche proche de Donald Trump et se dit favorable à un dialogue avec Moscou.

La Commission électorale nationale polonaise a confirmé la victoire de Karol Nawrocki au second tour de l’élection présidentielle tenue le 1er juin 2025. Selon les chiffres officiels rapportés par TVP Info, Nawrocki a obtenu 50,89% des suffrages contre 49,11% pour son adversaire, le libéral Rafal Trzaskowski, soutenu par le gouvernement de Donald Tusk.

À noter qu’un premier sondage de sortie des urnes avait donné Trzaskowski vainqueur avec 50,3%, ce qui a provoqué une célébration prématurée de son camp avant l’inversion des résultats plus tard dans la nuit. La participation, elle, a atteint 71,63%, un record pour une présidentielle en Pologne.

Karol Nawrocki, 42 ans, est historien de formation et ancien directeur de l’Institut de la mémoire nationale. Son profil nationaliste a séduit les milieux conservateurs. Peu connu avant sa désignation, il a bénéficié du soutien décisif du parti Droit et Justice (PiS). Sa campagne a mis en avant les valeurs chrétiennes, la souveraineté nationale et une opposition claire à l’agenda de Bruxelles.

Des positions fermes sur l’Ukraine et la Russie

Dès le début de sa campagne, Nawrocki s’est opposé à l’entrée de l’Ukraine dans l’Union européenne et dans l’OTAN. Il a déclaré en avril sur la télévision publique polonaise: « La discussion sur l’adhésion de l’Ukraine à l’OTAN est absolument infondée. Une telle adhésion placerait l’Alliance dans un état de guerre avec la Russie ». Il a également affirmé: « Je n’enverrai pas de soldats polonais en Ukraine. Les soldats polonais doivent défendre la Pologne ».

Il a dénoncé l’attitude de Volodymyr Zelensky, qu’il accuse d’avoir ignoré les efforts de la Pologne et exige que Kiev reconnaisse sa responsabilité dans le massacre de Volhynie de 1943. Il soutient l’interdiction des symboles bandéristes et la création d’un musée dédié aux victimes de cette tragédie. Il a notamment promis qu’aucun soldat polonais ne serait envoyé en Ukraine, même à la demande de Washington.

Karol Nawrocki critique également les privilèges accordés aux réfugiés ukrainiens en Pologne, affirmant qu’ils ne doivent pas bénéficier du même accès aux aides sociales que les citoyens polonais. Il rejette aussi la libéralisation des échanges commerciaux entre l’Union européenne et l’Ukraine, qu’il juge défavorable aux agriculteurs et transporteurs polonais.

En parallèle, le candidat conservateur s’est dit prêt à dialoguer avec la Russie: « Je suis prêt à m’asseoir à la table avec Vladimir Poutine », a-t-il déclaré lors d’un meeting en mai. Bien qu’il figure sur une liste de personnes recherchées par la Russie pour la destruction de monuments soviétiques, cette ouverture marque un contraste évident avec la politique de confrontation menée jusqu’ici par Varsovie. Pour lui, « l’Union européenne est aujourd’hui faible et plongée dans le chaos. La preuve en est que les discussions avec la Russie ont lieu en ce moment sans l’Europe ».

Souveraineté contre Bruxelles

Sur le plan européen, Karol Nawrocki rejette toute intégration fédérale de l’Union européenne. Il a signé un accord avec la formation ultraconservatrice « Konfederacja » pour préserver la souveraineté polonaise en échange de leur soutien. Ce texte prévoit de maintenir le zloty comme monnaie nationale, de ne céder aucun pouvoir décisionnel à Bruxelles et de s’opposer aux nouvelles directives européennes contraires aux intérêts nationaux.

Sa victoire complique l’agenda du gouvernement Tusk, déjà freiné sous le mandat du président sortant Andrzej Duda. Les réformes libérales promises — comme la libéralisation de l’avortement ou la reconnaissance des unions LGBT — risquent à nouveau d’être bloquées. Il disposera du droit de veto législatif, que la coalition au pouvoir ne peut pas contourner sans majorité qualifiée.

La victoire de Karol Nawrocki ouvre une nouvelle période politique en Pologne, marquée par de futures tensions avec Bruxelles et un probable repositionnement sur plusieurs dossiers internationaux.

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