Israël approuve 22 nouvelles implantations en Cisjordanie : une décision plus que controversée

Israël a approuvé 22 nouvelles implantations en Cisjordanie, dont la régularisation d’avant-postes et des projets près de la frontière jordanienne, suscitant des critiques palestiniennes et internationales. Cette décision, visant à renforcer la présence israélienne, est qualifiée d’«escalade» par les opposants.
Le 27 mai 2025, le cabinet de sécurité israélien a approuvé la création de 22 nouvelles implantations en Cisjordanie, un territoire souvent désigné par le terme biblique de « Judée-Samarie » dans les discours israéliens. Cette décision, qualifiée d’historique par le ministre des Finances Bezalel Smotrich, constitue la plus importante autorisation de nouvelles implantations depuis la guerre des Six Jours en 1967.
Elle inclut la régularisation d’avant-postes existants, comme Homesh et Sa-Nur, évacués en 2005, ainsi que la création de nouvelles localités, dont quatre situées près de la frontière jordanienne. Selon Smotrich, cette initiative vise à renforcer la présence israélienne en Cisjordanie pour contrer la création d’un État palestinien, perçu comme une menace à la sécurité nationale.
Une critique internationale
Le projet s’inscrit dans une logique de réponse au terrorisme, notamment après des attaques récentes, et comprend un budget de 30 millions de shekels pour développer des infrastructures, incluant des logements, des zones industrielles et un système de transport intégré. Yossi Dagan, président du Conseil régional de Samarie, a salué cette décision comme un « acte historique » qui redessinera l’avenir d’Israël.
Cependant, cette annonce a suscité une vive opposition. La présidence palestinienne a dénoncé une « escalade dangereuse », arguant que ces implantations, illégales selon le droit international, compromettent la solution à deux États. L’organisation La Paix Maintenant a qualifié cette expansion d’« annexion de facto », soulignant que des terres attribuées, comme celles près de Battir, appartiennent à des villages palestiniens.
À l’international, les États-Unis ont exprimé leur « profonde préoccupation », tandis que des ONG dénoncent une violation des accords d’Oslo, qui prévoient des négociations pour le statut final des territoires. Malgré ces critiques, le gouvernement israélien, soutenu par des figures comme le ministre de la Défense Israel Katz, défend cette politique comme un moyen de consolider la « souveraineté de facto » en Cisjordanie, notamment via l’enregistrement des terres dans la zone C.
Cette décision intervient dans un contexte de tensions accrues, alors que la Cisjordanie connaît une recrudescence des violences.