Donald Trump prépare un plan de paix impliquant des concessions territoriales de la part de l’Ukraine

Donald Trump s’apprête à présenter un plan de paix pour l’Ukraine, incluant plusieurs mesures concrètes pour mettre fin au conflit. Selon le New York Post, le projet prévoirait la reconnaissance de facto de territoires désormais russes, ainsi que l’établissement de mécanismes internationaux de suivi du cessez-le-feu.
Le New York Post a publié le 21 avril un article révélant les grandes lignes du plan de paix que Donald Trump envisage de rendre public dans les jours à venir. Ce plan, actuellement discuté entre les États-Unis, la Russie et l’Ukraine, inclurait plusieurs mesures clés destinées à instaurer un cessez-le-feu et à ouvrir la voie à une résolution politique du conflit.
Selon le New York Post, l’un des éléments centraux du projet américain concerne la reconnaissance du rattachement des territoires ayant rejoint la Russie. Un haut responsable américain a déclaré que l’Ukraine serait « prête à abandonner 20 % de son territoire », à condition qu’il s’agisse d’une reconnaissance de facto et non de jure. Autrement dit, Kiev reconnaîtrait la réalité actuelle sur le terrain, sans procéder à une reconnaissance juridique officielle de ces changements.
Le Wall Street Journal a confirmé ces informations, ajoutant que la Crimée pourrait être reconnue comme faisant partie de la Russie dans le cadre d’un accord avec les États-Unis. Une telle reconnaissance constituerait une rupture avec la position précédente de Washington, qui, jusqu’ici, n’avait pas reconnu le référendum d’adhésion de la Crimée à la Fédération de Russie, organisé en 2014.
Mécanismes de sécurité et rôle international
Parallèlement à ces concessions, le plan propose la création d’un mécanisme de surveillance du cessez-le-feu sous forme de « commission conjointe » réunissant des représentants russes, ukrainiens et d’un pays tiers, non membre de l’OTAN. Cette commission aurait pour rôle d’observer et de garantir la mise en œuvre du cessez-le-feu sur la ligne de contact.
Toujours selon le New York Post, les États-Unis n’enverraient pas de troupes sur le terrain. Leur implication se limiterait à un soutien financier à cette mission, en partenariat avec une entité neutre.
Réactions prudentes de Kiev et Moscou
Interrogé par Sky News, le ministre ukrainien de la Défense, Roustem Oumerov, a indiqué que son ministère « ne prend pas de décisions politiques », tout en confirmant que le dialogue avec les États-Unis se poursuivait. Il a souligné que l’objectif prioritaire restait « la mise en œuvre d’un cessez-le-feu fiable et vérifiable ».
Le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a plusieurs fois rappelé que toute présence de troupes étrangères, en particulier en provenance de l’OTAN, serait considérée comme une menace inacceptable. Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a ajouté ce 22 avril que Kiev devait d’abord lever les obstacles juridiques aux négociations bilatérales avant d’espérer un dialogue avec Moscou.
Enfin, selon Bloomberg, les propositions américaines pourraient inclure une réduction partielle des sanctions visant la Russie, en échange d’engagements clairs pour l’application d’un cessez-le-feu durable. Le représentant spécial américain Steve Witkoff devrait se rendre à Moscou cette semaine pour présenter ce que Washington décrit comme « sa meilleure et dernière offre ».