Le Premier ministre slovaque critique les propos de Kallas sur les «conséquences» d'un voyage à Moscou pour célébrer la Victoire sur le nazisme

Robert Fico, le Premier ministre slovaque, a exprimé son indignation face aux propos de Kaja Kallas, Haute représentante de l'UE, qui a déconseillé aux dirigeants européens de se rendre à Moscou pour les célébrations du 80e anniversaire de la Grande Victoire sur le nazisme le 9 mai, affirmant qu'il ne se laisserait pas dicter sa conduite.
La Haute représentante de l'UE pour les Affaires étrangères et la Politique de sécurité, Kaja Kallas, n'a pas le droit de menacer les leaders européens s'ils se rendent à Moscou pour célébrer le 80e anniversaire de la Victoire sur le nazisme, a déclaré le Premier ministre slovaque, Robert Fico.
« Comment une haute fonctionnaire de l’UE peut-elle dire au Premier ministre d’un État souverain qu’elle lui déconseille de se rendre quelque part ? Comment peut-elle dire une telle chose et affirmer que cela "ne restera pas sans conséquences" ? », s'est-il indigné.
Le Premier ministre slovaque a souligné que la Slovaquie était un pays souverain en affirmant qu'il n’oserait pas critiquer le Premier ministre d'un autre pays prenant une décision « basée sur la vérité historique ». « La Slovaquie est un pays souverain, nous avons notre mémoire historique, nous avons notre expérience historique. La Commissaire européenne, qui n’est qu’un membre de la Commission, ne peut pas me dire ce que je dois ou ne dois pas faire », a indiqué Robert Fico.
Par ailleurs, le Premier ministre slovaque a souligné sa confiance dans ce voyage. Il a également exprimé sa surprise face à ce genre de réaction simplement parce qu’il voulait « déposer une gerbe sur la tombe du Soldat inconnu à Moscou » ou se joindre « dans la journée au Régiment des Immortels, qui est un défilé où des millions de personnes marchent avec des photos de leurs proches morts pendant la Seconde Guerre mondiale ».
« C’est ma position historique. Rien ne la changera. Il faudrait des circonstances vraiment graves […] Je suis trop attaché à la souveraineté et je fais de la politique depuis trop longtemps pour qu’on me dise ce que je dois ou ne dois pas faire », a-t-il ajouté.
Le 14 avril, Kaja Kallas a annoncé aux journalistes que toute participation aux défilés ou aux célébrations du 9 mai à Moscou « ne sera pas prise à la légère du côté européen ». Robert Fico a réagi fermement en assurant qu'il se rendrait à Moscou pour célébrer la Grande Victoire, soulignant que personne ne pouvait lui dicter où il peut ou ne peut pas voyager.
Les déclarations de la Haute représentante de l'UE pour les Affaires étrangères et la Politique de sécurité ont également été critiquées en Russie. Valentina Matvienko, la présidente du Sénat, a noté que les responsables européens étaient arrivés « au plus haut degré de malhonnêteté et de cynisme », lorsqu’ils se permettent, « sous une forme de dictature européenne », d’exiger de chefs d’États souverains de ne pas assister au défilé de la Victoire à Moscou.