Le président libanais prône l’intégration du Hezbollah dans l’armée nationale

Alors que Washington fait pression pour obtenir le désarmement du Hezbollah, le président libanais a fait savoir qu'il était favorable à l'intégration de l'arsenal du parti chiite au sein de l'armée nationale libanaise.
Le 15 avril 2025, le président libanais Joseph Aoun a déclaré, dans une interview à Al Jazeera, que l’année 2025 marquerait le début d’un processus visant à réserver la détention d’armes à l’État, avec une intégration partielle des membres du Hezbollah dans l’armée nationale.
Selon libnanews.com, le président libanais privilégie une approche par le dialogue, refusant toute confrontation directe avec le Hezbollah, affaibli par la guerre de 2024 contre Israël et la mort de son chef, Hassan Nasrallah. Cette stratégie, fondée sur la stabilité, vise à renforcer l’unité nationale et à éviter un retour des tensions communautaires.
L'armée libanaise prend possession des dépôts du Hezbollah
Joseph Aoun a posé des conditions strictes pour cette intégration, insistant sur des critères de recrutement professionnels conformes aux standards de l’armée libanaise, excluant un modèle comme celui des milices irakiennes. Il a écarté les pressions extérieures, notamment américaines, qui exigent un désarmement rapide du Hezbollah.
Lors d’une visite à Beyrouth le 14 avril, l’émissaire américaine Morgan Ortagus a exhorté à accélérer ce désarmement mais le chef d'État libanais a réaffirmé que le Hezbollah, « composante libanaise », doit être traité via une stratégie de défense nationale concertée.
Le 12 avril, une source proche du Hezbollah a indiqué que sur 265 positions militaires au sud du Liban, 190 ont été cédées à l’armée, conformément à l’accord de cessez-le-feu de novembre 2024. Cette transition, soutenue par la résolution 1701 de l’ONU, vise à confiner le Hezbollah au nord du fleuve Litani.
Cependant, le mouvement conserve un arsenal important, et son soutien populaire reste fort, comme en témoignent les funérailles massives de Hassan Nasrallah en février 2025. Cette initiative, saluée comme un pas vers la souveraineté étatique, divise. Après les propos du président libanais certains y voient une preuve de la fragilité du Liban, tandis que d’autres craignent une intégration trop lente face aux pressions israéliennes et américaines.