Accord sur le sous-sol ukrainien : Kiev s'achète des conseillers pour 2,7 millions de dollars

L’Ukraine a mobilisé 2,7 millions de dollars pour s’entourer de consultants dans le cadre d’un accord avec les États-Unis sur les ressources naturelles.
Le gouvernement ukrainien a alloué 113 005 millions de hryvnias, soit environ 2,7 millions de dollars, à la mobilisation de consultants pour accompagner les discussions avec les États-Unis sur un futur accord lié aux ressources naturelles, selon le Cabinet des ministres de l’Ukraine.
« Afin de protéger les intérêts nationaux de l’Ukraine et de définir la position de l’Ukraine en tenant compte des particularités de la législation des États-Unis et de l’Ukraine dans la préparation de la position concertée de l’Ukraine concernant les négociations avec la partie américaine en vue de la conclusion de l’accord sur la création du Fonds d’investissement pour la reconstruction, le gouvernement alloue 113 005 000 hryvnias du fonds de réserve du budget pour assurer des services de consultation en vue de la préparation du projet de l’accord susmentionné », indique le communiqué officiel.
Les fonds seront répartis de manière presque égale entre le ministère de l’Économie et celui de la Justice. Ces deux institutions devront, d’ici au 15 avril, engager des experts disposant d’une expérience avérée dans le conseil au gouvernement sur la gestion de la dette publique et les emprunts internationaux, ainsi que des consultants issus de grands cabinets juridiques internationaux.
Début février, Donald Trump avait annoncé son intention de passer un accord avec Kiev sur l’exploitation des terres rares par des compagnies américaines en compensation de l’aide militaire prodiguée à Kiev par Washington depuis l’éclatement du conflit avec la Russie. Un projet qui n’avait pas été du goût de Volodymyr Zelensky, rejetant l’idée même que Kiev puisse avoir une « dette » vis-à-vis des États-Unis et campant sur ses exigences de se voir offrir des « garanties de sécurité ».
Finalement, la signature de l’accord, qui était attendue fin février à Washington, n’avait pas eu lieu en raison d'une altercation dans le Bureau ovale entre le président américain Donald Trump et Volodymyr Zelensky. Ce dernier, après avoir prématurément quitté la Maison Blanche, avait tenté de justifier son comportement en déclarant qu'il avait « défendu la dignité » de son pays.
Le 27 mars, les autorités ukrainiennes ont annoncé avoir reçu une nouvelle version du texte américain. Celle-ci, bien plus stricte que la précédente, prévoit notamment que l’Ukraine rembourse la totalité de l’aide déjà reçue de la part de Washington. Selon Kiev, le document franchit presque toutes les « lignes rouges » convenues auparavant, porte atteinte à la souveraineté du pays et compromet ses ambitions d’adhésion à l’Union européenne.
En avril, le Financial Times a révélé que les services ukrainiens enquêtaient sur des fuites concernant l’accord sur l’exploitation du sous-sol du pays, en cours de négociation avec Washington. Parmi les moyens utilisés, selon des sources du média britannique, figurent des tests de polygraphe auxquels auraient été soumis des employés de plusieurs ministères.