Rencontre avec Poutine, élections en Ukraine, cessez-le-feu en mer Noire : Witkoff s’exprime face à Carlson

Dans une interview avec le journaliste américain Tucker Carlson, l'envoyé spécial du président des États-Unis a déclaré que Vladimir Poutine avait prié pour Donald Trump après l'attentat contre lui. Il a également indiqué que des élections auraient lieu en Ukraine et qu’un accord de cessez-le-feu en mer Noire devrait être signé sous une semaine.
Dans une interview accordée au journaliste américain Tucker Carlson, l'envoyé spécial du président américain Steve Witkoff a partagé certains détails marquants de sa rencontre du 13 mars à Moscou avec le président russe Vladimir Poutine.
D'après lui, après l’attentat contre Donald Trump aux États-Unis, survenu le 13 juillet 2024, le chef d'État russe s'est personnellement rendu dans une église pour prier en faveur du candidat à la présidentielle américaine. Son geste, précise l'envoyé spécial de Donald Trump, n’était pas motivé par la possibilité que ce dernier devienne à nouveau président, mais simplement par amitié sincère : «Le président Poutine m’a confié qu’après avoir appris qu’on avait tiré sur le président Trump, il s’est rendu à son église, a rencontré un prêtre et a prié pour lui. Il ne priait pas pour un potentiel futur président des États-Unis, mais pour un ami proche.»
Dans un geste chargé de symbolisme, Vladimir Poutine a également confié à Steve Witkoff un tableau spécialement réalisé pour Donald Trump, témoignant ainsi de leur relation particulière : «Le président Poutine a commandé à un artiste russe renommé un magnifique portrait du président Trump, qu’il m’a demandé de lui remettre personnellement. Une fois rentré aux États-Unis, j'ai transmis ce cadeau au président Trump. Les médias en ont parlé, et c’était effectivement un geste très touchant.»
L'envoyé spécial du chef d'État américain a souligné que Donald Trump avait été particulièrement ému en découvrant ce portrait, ainsi que par l'attention que Vladimir Poutine lui avait portée à travers sa démarche.
Steve Witkoff a également décrit Vladimir Poutine comme un homme «très intelligent», rappelant qu'un responsable américain l’avait mis en garde à cause du passé du président russe au KGB. «C’est un ancien agent du KGB, il peut chercher à te manipuler», lui avait dit cet interlocuteur. Néanmoins, l'envoyé spécial du président américain n’a pas partagé ces inquiétudes : «Autrefois, ceux qui travaillaient au KGB étaient les plus intelligents du pays. […] Il [Poutine] est très intelligent, n’est-ce pas ? Vous ne voulez pas le reconnaître ? Comme vous voulez. Moi, je le reconnais.»
Les élections en Ukraine
L’un des sujets notables abordés dans cette interview était celui des élections en Ukraine. Tucker Carlson a soulevé la question centrale concernant la légitimité de Volodymyr Zelensky en tant que «président» de l'Ukraine, en rappelant la position de la Russie selon laquelle celui-ci n’aurait pas été élu de manière légitime. De ce fait, les Russes ne pourraient pas signer d'accord quelconque avec lui. Le journaliste a ainsi interrogé l'envoyé spécial sur la possibilité d'organiser des élections en Ukraine. Steve Witkoff, de son côté, a clairement indiqué que cela se produirait : «Oui, il y aura des élections. Ils [les Ukrainiens] y ont consenti. Il y aura des élections en Ukraine.»
Il a affirmé que Zelensky devrait saisir cette opportunité pour conclure un accord équitable, puisqu'il se retrouvait actuellement sous une pression croissante. Steve Witkoff a précisé que les États-Unis souhaitaient trouver une solution juste pour l’Ukraine, tout en évitant absolument que ce pays ne les entraîne dans une troisième guerre mondiale.
L'envoyé spécial du président américain a également évoqué la situation concernant les régions russes qui étaient réintégrées en 2014 (Crimée) et en 2022 (les Républiques populaires de Donetsk et Lougansk, ainsi que les régions de Kherson et Zaporojié). Il a rappelé que ces territoires, principalement russophones, avaient organisé des référendums lors desquels une très grande majorité des habitants avaient exprimé leur souhait de rejoindre la Russie. Il a précisé que la reconnaissance officielle de ces résultats constituait le véritable enjeu du conflit ukrainien.
Steve Witkoff s’est également interrogé sur la capacité politique de Volodymyr Zelensky à survivre s’il venait à reconnaître officiellement ces territoires comme appartenant à la Russie, sans donner la réponse à sa propre question.
Un accord imminent sur un cessez-le-feu en mer Noire, selon Witkoff
Steve Witkoff a affirmé que des progrès concrets avaient été réalisés dans les négociations visant à instaurer un cessez-le-feu en mer Noire. Selon lui, un accord devrait être finalisé d’ici une semaine, bien que certains détails restent encore à préciser. Il a souligné que l’objectif principal était de parvenir à un compromis que toutes les parties puissent accepter.
Il a rappelé que, lors d’un précédent échange, les parties étaient déjà convenues d’un cessez-le-feu sur les infrastructures énergétiques, une avancée qui n’avait jamais été obtenue auparavant. Il a cependant mis l’accent sur un point nouveau : la question du rétablissement d’un moratoire sur les frappes en mer Noire, qui n’avait jusque-là jamais été abordée et qui fait désormais l’objet de discussions.
Selon lui, ces évolutions sont essentielles et témoignent d’une avancée significative. Il s’est dit confiant quant à l’issue des négociations et a estimé que dans quelques jours, un cadre concret devrait voir le jour.