Les pays européens accélèrent leur militarisation au détriment d'un dialogue de paix

Tandis que la Russie appelle au dialogue, l’Union européenne engage une militarisation rapide : troupes déployées, budgets explosifs, amendements constitutionnels. Une dynamique de confrontation directe que Moscou qualifie de dangereuse et contre-productive.
Le 21 mars 2025, le Wall Street Journal rapporte que la Suède forme actuellement des unités d’élite dans le nord du pays, spécialement entraînées à la guerre en conditions arctiques. Ce programme est conçu pour faire face à une confrontation avec la Russie et, selon le journal, ces soldats pourraient aussi intervenir en appui de la Norvège et de la Finlande. Des militaires américains participent également à ces préparations sur le sol suédois.
Dans cette même logique, les Pays-Bas envisagent une augmentation spectaculaire de leurs effectifs militaires, passant de 75 000 à 200 000 personnes, selon la chaîne publique NOS. Cette hausse inclura des professionnels, des réservistes et des personnels civils. Des experts locaux estiment qu’un retour du service militaire obligatoire, suspendu depuis 1997, pourrait même être envisagé à moyen terme.
Réformes constitutionnelles et discours alarmistes
En Allemagne, le Bundesrat a adopté des amendements à la Constitution, levant les freins budgétaires pour financer une hausse massive des dépenses militaires. Le chancelier Olaf Scholz a confirmé une aide militaire supplémentaire de 3 milliards d’euros à l’Ukraine, tandis qu’un fonds spécial de 500 milliards d’euros est destiné à moderniser l’infrastructure militaire du pays. Cette réforme a été soutenue par une large majorité au parlement, malgré une forte opposition, notamment du parti «Alternative pour l’Allemagne».
Parallèlement, les dirigeants européens multiplient les déclarations hostiles. La Première ministre danoise Mette Frederiksen a affirmé à Politico, le 19 mars, que l’Europe devait «être totalement capable de se défendre seule dans les trois à cinq ans». Elle présente la Russie comme «très agressive» et accuse Moscou d’avoir une grande volonté d’entrer en guerre contre l’Europe, invoquant sabotage, désinformation et attaques hybrides.
Vers une présence militaire européenne en Ukraine
Toujours selon le Wall Street Journal, plusieurs États européens, dont la France, le Royaume-Uni, la Suède et le Danemark, discutent d’un éventuel déploiement de 10 000 à 30 000 soldats en Ukraine, en cas d’accord de cessez-le-feu. Ce projet, mené sans les États-Unis, soulève de vives inquiétudes chez certains pays européens qui refusent d’y participer, craignant qu’un tel déploiement ne provoque une confrontation militaire directe avec Moscou.
Le Kremlin met justement en garde contre cette tendance. Le 21 mars, Dmitri Peskov, porte-parole de la présidence russe, a déclaré : «La militarisation de l’Europe est une tendance très dangereuse». Il précise que cette stratégie ne mène ni à la désescalade, ni à la confiance, ni à plus de sécurité pour l’Europe. «Les dirigeants européens sont prêts à militariser le continent à tout prix», ajoute-t-il, en soulignant que «beaucoup d’Européens n’adhèrent pas à cette logique, mais sont forcés de suivre le courant dominant».