Washington évoque la possibilité d'une paix entre Israël et le Liban
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Dans une interview, un député libanais a fait état des volontés américaines de normaliser les relations entre le Liban et l'État hébreu. Une proposition qui risque néanmoins de provoquer une crise interne au pays du Cèdre.
Et si le Liban était le prochain pays à rejoindre les Accords d'Abraham prônant une normalisation avec l'État hébreu? Le député libanais Waël Bou Faour a révélé le 24 février, dans une interview accordée à la chaîne américaine en langue arabe al-Horra, que l'administration américaine avait évoqué avec des responsables libanais l'idée d'une «réconciliation» entre le Liban et Israël, les deux pays étant officiellement en état de guerre.
«L'administration américaine actuelle poussera en faveur de la réconciliation avec Israël et a déjà abordé ce sujet avec des responsables libanais et des personnalités influentes du pays», a déclaré Waël Bou Faour, soulignant que ces derniers avaient rejeté l'idée. Il a précisé que sa formation, le Parti socialiste progressiste (PSP), n'avait pas été contactée à ce sujet «parce que notre position est connue». «Le maximum que nous puissions envisager avec Israël, c'est un accord de cessez-le-feu», a-t-il ajouté. Le mouvement druze a de tout temps partagé des positions propalestiniennes, opposées à l'Etat hébreu.
Vers une future crise interne au Liban ?
Le député libanais a indiqué qu'il «ne serait pas surpris si la réconciliation avec Israël était imposée au Liban officiel». Tout en affirmant que «les partis opposés à cette réconciliation sont bien plus nombreux que ceux qui la soutiennent», il a mis en garde contre le fait que cette question «pourrait provoquer une grave crise interne».
Le député libanais a également évoqué les défis du nouveau gouvernement libanais, appelant à «une réconciliation libano-libanaise fondée sur le projet de l'État». Il a également précisé que «le Hezbollah est un acteur clé dans les équilibres internes du Liban et ne peut être ignoré. Il incombe aux forces politiques responsables et avisées de faciliter le retour du Hezbollah dans l'État libanais». Des propos qui font écho aux récentes tensions entre le parti chiite et le gouvernement libanais.
Toutefois, Waël Bou Faour est assez pessimiste sur le retrait des forces israéliennes du pays du Cèdre. «Ce que nous avons entendu de certains visiteurs américains n'est pas rassurant, Israël ne se retirera pas du Liban-Sud tant que le Hezbollah n'aura pas remis ses armes et que la résolution 1559 n'aura pas été appliquée», a-t-il expliqué.