Caucase : présidentielle anticipée en Abkhazie

Les électeurs sont appelés aux urnes ce 15 février en Abkhazie afin d’élire leur nouveau président. L’ancien chef de l’État, Aslan Bjania, avait présenté sa démission le 19 novembre dans un contexte de confrontation politique interne provoqué par un accord intergouvernemental avec la Russie sur les investissements dans cette république du Caucase.
Les bureaux de vote ont ouvert ce 15 février en Abkhazie, les électeurs devant choisir un nouveau président. Lors d’un briefing à la mi-journée, un représentant de la commission électorale a rapporté qu’«un peu plus de 21%» d’inscrits sur les listes avaient voté à midi.
Trois heures plus tard, la participation au scrutin s’élevait à 43,5%. Dans ce pays de 8 600 kilomètres carrés, qui a déclaré son indépendance de la Géorgie en 1992, 134 500 personnes sont inscrites sur les listes électorales.
Tbilissi, qui avait tenté par le passé de reprendre le contrôle de ce territoire par la force, a dénoncé par la voix de sa diplomatie la tenue de ces élections, enjoignant «la communauté internationale à évaluer et à répondre de manière appropriée aux actions qui portent atteinte à la souveraineté et à l'intégrité territoriale de la Géorgie».
L’ancien chef de l’État, Aslan Bjania, a présenté sa démission au Parlement le 19 novembre «afin de maintenir la stabilité et l'ordre constitutionnel dans le pays» à la suite d’un accord avec l’opposition. Cette république du Caucase traversait alors de fortes tensions politiques en raison d’un accord intergouvernemental avec la Russie sur les investissements dans le pays.
Au-delà de potentielles hausses de prix du foncier, les détracteurs du texte craignent que de puissants hommes d'affaires fassent main basse sur les terres de cette petite république.
Mi-novembre, alors que le Parlement abkhaze devait examiner la question de la ratification de cet accord, des centaines de partisans de l’opposition avaient pris d’assaut le complexe des bâtiments gouvernementaux, dont fait partie le Parlement, pour finalement en prendre le contrôle. Ils avaient alors exigé la démission immédiate du président et de son équipe, demandant la tenue d’élections anticipées.
Dénonçant une tentative de coup d'État, Bjania avait proposé depuis son village natal de Tamych de démissionner et de convoquer des élections anticipées si les manifestants quittaient les bâtiments gouvernementaux.