La guerre à Gaza aurait fait plus de 64 000 morts, selon une étude médicale
Une étude médicale montre que le nombre de morts directs dans la bande de Gaza a été sous-estimé. Le rapport évalue à plus de 64 000 le nombre de Palestiniens morts suite à des blessures directes dans la bande de Gaza entre le 7 octobre 2023 et le 30 juin 2024. Le ministère de la Santé de Gaza indiquait plus de 46 000 victimes au 9 janvier.
Alors que les dirigeants israéliens et les soutiens de l'État hébreu mettent en doute les chiffres du ministère de la Santé de Gaza, affilié au Hamas, une étude médicale a indiqué que le nombre de victimes était largement sous-estimé dans l'enclave palestinienne.
Une nouvelle enquête publiée dans la revue médicale The Lancet évalue à plus de 64 000 le nombre de Palestiniens morts suite à des blessures directes dans la bande de Gaza entre le 7 octobre 2023 et le 30 juin 2024, du fait des opérations de l’État d’Israël.
Le nombre probable de tués estimé par le Lancet est de 64 260 morts jusqu'à cette date, soit un chiffre supérieur de 41% à celui du ministère de la Santé. Ce chiffre représente 2,9% de la population de Gaza avant la guerre, «soit environ un habitant sur 35», selon l'étude. Ce bilan ne concerne que les morts dues à des lésions traumatiques et n'inclut donc pas les décès indirects, tels que ceux dus au manque de soins ou de nourriture, ni les milliers de disparus que l'on pense enterrés sous les décombres.
Plus de 186 000 morts à Gaza avec les victimes indirectes
Le 9 janvier, le ministère de la Santé du Hamas a déclaré que 46 006 personnes étaient mortes au cours des 15 mois de guerre, principalement dans des bombardements israéliens.
Les chercheurs ont utilisé la méthode de la «capture-recapture». Originellement utilisée dans les études démographiques, la méthode consiste, à partir du nombre d’individus communs entre deux échantillons, à déduire la taille totale de la population. Dans le cas de Gaza, les chercheurs ont utilisé trois listes de victimes différentes : la liste établie par le ministère de la Santé de Gaza à partir des données collectées dans les morgues des hôpitaux de la bande, une enquête en ligne du même ministère et une liste composée à partir des nécrologies et des hommages aux victimes sur certains réseaux sociaux.
D’après l’enquête, au moins 34 996 morts ne sont pas recensés. Le nombre total de victimes directes de l’offensive israélienne avoisinerait ainsi les 64 260.
L’enquête ne prend en effet pas en compte les victimes indirectes, touchées par les maladies qui se propagent depuis la destruction massive des infrastructures de l’enclave et la famine qui sévit du fait du blocus israélien presque total et des privations d’eau et de nourriture. L’enquête exclut également les personnes disparues qui se trouvent soit sous les décombres soit dans des prisons israéliennes, suite à leur arrestation puis leur déportation. Une précédente enquête du Lancet faisait état de 186 000 morts en comptant les victimes indirectes de l’offensive israélienne.