L’expiration imminente de l’accord de transit entre la Russie et l’Ukraine fait grimper les prix du gaz en Europe
À une semaine de l’expiration de l’accord de transit de gaz entre la Russie et l’Ukraine, les prix du gaz en Europe continuent de grimper, atteignant plus de 45 euros le mégawattheure. Une situation amplifiée par le froid hivernal, des stocks faibles et une forte concurrence pour les approvisionnements mondiaux.
Les prix du gaz naturel en Europe ont augmenté de manière significative ces derniers jours, reflétant les tensions sur le marché à l’approche de l’échéance, le 1ᵉʳ janvier, de l’accord de transit entre la Russie et l’Ukraine rapporte Bloomberg ce 24 décembre. Les contrats à terme de référence, cotés à Amsterdam, ont progressé de plus de 10%, atteignant 45,66 euros le mégawatt/heure mardi 23 décembre au matin.
Cette hausse est alimentée par plusieurs facteurs. Tout d’abord, la fin de l’accord de transit coïncide avec une période de froid hivernal en Europe, ce qui augmente la demande de gaz. De plus, les stocks de gaz européens s’épuisent rapidement, créant une incertitude supplémentaire. «Les prix actuels reflètent déjà la fin du transit, mais une flambée des prix est probable lorsque janvier arrivera et que les flux s’arrêteront réellement», a déclaré pour Bloomberg Florence Schmit, stratège chez Rabobank.
La situation est également exacerbée par les tensions politiques. Volodymyr Zelensky a affirmé la semaine dernière que son pays cesserait de faire transiter le gaz russe à travers son territoire. Cette décision pourrait avoir des répercussions majeures, notamment pour des pays comme la Slovaquie, qui dépend fortement de ces livraisons.
L’Europe, qui a tenté de réduire sa consommation de gaz russe depuis le début du conflit en Ukraine, reste toutefois très dépendante. Certains pays, notamment en Europe centrale, continuent de s’appuyer sur les livraisons en provenance de Moscou.
Une concurrence mondiale accrue
Une interruption des flux via l’Ukraine pourrait intensifier la demande de gaz naturel liquéfié (GNL), augmentant ainsi la concurrence avec l’Asie pour les approvisionnements maritimes selon Bloomberg.
Cependant, cette compétition intervient dans un contexte de retards dans plusieurs projets d’expansion des capacités de GNL, note Bloomberg. Cette situation complique davantage les perspectives pour début 2025, alors que les négociants peinent déjà à garantir des volumes suffisants pour répondre à la demande des populations européennes.
Face à un hiver rigoureux et à des incertitudes persistantes sur l’approvisionnement en gaz, la fin de l’accord de transit entre la Russie et l’Ukraine pourrait marquer un tournant décisif pour le marché énergétique européen. Les pays qui vont perdre accès au marché du gaz russe devront redoubler d’efforts pour diversifier leurs sources d’énergie et sécuriser leurs besoins.