Arrêt du transit du gaz russe via l'Ukraine : «Gazprom survivra», assure Poutine
Le président russe considère comme acté la non-prorogation, par Kiev, de l’accord de transit du gaz russe à travers le territoire ukrainien, malgré le fait que Kiev recevait «entre 700 à 800 millions de dollars» par an. Selon Poutine, ce gaz ira à d’autres clients.
Le prorogation du contrat de transit du gaz russe par l'Ukraine au delà du 31 décembre apparaît peu probable aux yeux de Vladimir Poutine, mais «Gazprom y survivra», a-t-il déclaré ce 19 décembre lors de sa conférence de presse annuelle de fin d'année.
Le chef d'État russe a souligné que c'était la partie ukrainienne qui avait refusé de prolonger le contrat, «bien qu'elle reçoive de nous entre 700 et 800 millions de dollars par an». «Ce contrat n'existera plus, c'est clair, mais nous survivrons, Gazprom survivra», a déclaré Poutine.
Dans le même temps, Vladimir Poutine a indiqué que la Russie augmenterait sa part de gaz naturel liquéfié (GNL) sur le marché mondial. «Ce produit sera demandé sur les marchés mondiaux. Nous continuerons à en faire et nous augmenterons notre part sur les marchés mondiaux du GNL», a-t-il déclaré.
Le contrat de transit du gaz russe entre l'Ukraine et la Russie avait été signé en 2019 pour cinq ans avec une option de prolongation à dix ans, a expliqué le média russe RBK. Un contrat que Kiev n'entend pas proroger au delà du 31 décembre. «Notre position est totalement ouverte : nous nous préparons à un transit nul à partir du 1er janvier» a réitéré, le 12 décembre, le ministre ukrainien de l'Énergie, Guerman Galouchtchenko
Parallèlement, Vladimir Poutine a rappelé début septembre que la Russie «ne refuse pas ce transit» et que si l'Ukraine décide de le refuser, la Russie ne peut pas la «forcer». Selon Poutine, si les approvisionnements passent par d'autres voies, cela aura un impact non seulement sur l'Ukraine mais également sur l'Europe.
Mi-octobre, le groupe de réflexion économique Bruegel, basé à Bruxelles, estimait que l'UE continuait de recevoir environ 5% de ses importations de gaz en provenance de Russie via le réseau de transit ukrainien.
Comme l'avait rapporté mi-avril le Financial Times, l'Union européenne a toujours «besoin d'importer du gaz naturel liquéfié pour éviter un choc énergétique» malgré les efforts des États membres pour se sevrer du gaz russe.