Les communistes grecs bloquent un convoi de munitions pour l'Ukraine à Tyrnavos
Dans la ville grecque de Tyrnavos, des membres du Parti communiste grec ont bloqué un convoi de camions transportant des munitions à destination de l'Ukraine. Les manifestants ont contraint le convoi à rebrousser chemin, envoyant un message fort contre l'engagement militaire de leur pays aux côtés de l'OTAN.
Ce mercredi 6 novembre, à Tyrnavos, dans la région de Thessalie, des militants communistes grecs ont mené une action de protestation contre l'envoi de munitions à destination de l'Ukraine. Plusieurs dizaines de manifestants se sont rassemblés pour bloquer une colonne de six camions transportant des missiles et autres munitions, selon les accords bilatéraux établis entre Athènes et Kiev. Les véhicules, identifiés par des plaques d'immatriculation ukrainiennes, polonaises et bulgares, ont dû rebrousser chemin sous la pression des manifestants.
L'action a été organisée par le Parti communiste grec (KKE) et sa branche jeunesse, la KNE, avec pour objectif de dénoncer l’implication croissante de la Grèce en Ukraine. Les militants accusent le gouvernement grec de soutenir une «guerre impérialiste injuste» et de vider les stocks de munitions nationaux au profit d'intérêts étrangers. Vasilis Metaxas, député européen du KKE, a pris part à la manifestation et a publiquement déclaré : «Nous dénonçons le gouvernement qui, au nom des groupes d'affaires nationaux, vide les camps grecs de leurs munitions, impliquant ainsi le pays dans une guerre impérialiste aux côtés des États-Unis, de l'OTAN et de l'UE».
❗️🪧 GREEK COMMUNISTS BLOCK A CONVOY WITH AMMUNITION FOR UKRAINE
— Sputnik (@SputnikInt) November 8, 2024
The six trucks were carrying missiles through Tirnavos, according to the Communist Party of Greece news portal. The convoy was forced to turn around. pic.twitter.com/VbbIUcqJBb
Des slogans hostiles à l'OTAN tels que «Assassins de l’OTAN rentrez chez vous» et «Aucun soutien aux assassins des peuples» ont été peints sur les camions. Les manifestants, brandissant bannières et drapeaux, ont également crié des slogans pour encourager la désescalade militaire et l’indépendance de la Grèce face aux conflits internationaux.
La manifestation a eu lieu en plein jour, dans une zone densément peuplée. Les habitants de Tyrnavos, sensibles aux messages anti-guerres du KKE, ont rejoint la mobilisation. Le maire de la ville, Stelios Tsikritsis, a également exprimé son soutien à cette action, déclarant : «Nous ne laisserons pas passer la cargaison de la mort dans notre ville. Les habitants de Tyrnavos, fidèles à leurs traditions de combat, ont clairement exprimé leur opposition à cette guerre impérialiste».
Malgré la présence policière, les manifestants ont tenu leur position et ont empêché le convoi de poursuivre sa route. Les camions ont finalement été contraints de prendre une autre direction sous les cris de soutien de la population locale. La manifestation s’est terminée par une marche à travers les rues de la ville, rejoints par des résidents applaudissant l’engagement local.
Les communistes contre le soutien de la Grèce à l’Ukraine
Cet événement fait écho aux récentes déclarations du KKE, qui s’oppose fermement aux engagements militaires de la Grèce vis-à-vis de l'Ukraine. Le mois dernier, Athènes a signé un accord avec Kiev incluant une aide pour former les pilotes ukrainiens à l’utilisation d’avions de combat F-16 de fabrication américaine. À travers cette action, les militants grecs cherchent à rappeler au gouvernement que la voix du peuple peut jouer un rôle décisif dans l'orientation des décisions politiques. Comme l’a exprimé le député Metaxas : «Les peuples ont le pouvoir d’intervenir puissamment dans l'évolution de la situation et d’offrir une issue aux guerres impérialistes. Nous ne les laisserons pas tranquilles, nous poursuivrons notre combat dans toute la Grèce».
La Russie, de son côté, a réitéré sa position concernant les soutiens militaires occidentaux envers l'Ukraine, affirmant que ces livraisons d'armes ne font que prolonger un conflit «sanglant». Les manifestants grecs, de leur côté, appellent à une politique étrangère indépendante, réaffirmant leur refus de participer à ce qu’ils qualifient de «guerre impérialiste».