L'Irak menace de porter plainte devant l'ONU s'il est avéré que la Turquie achète du pétrole à Daech
- Avec AFP
Bagdad menace de porter plainte auprès du Conseil de Sécurité des Nations Unies s’il était confirmé que la Turquie est impliquée dans la contrebande de pétrole avec Daech.
Le porte-parole du ministère de la défense irakien n’a pas mâché ses mots. Selon le site d’informations Sputnik qui l’a interviewé, Naseer Nuri aurait en effet affirmé que si son gouvernement parvenait à recueillir suffisamment de preuves et de détails concernant cette affaire, il n’hésiterait pas à porter plainte auprès du Conseil de Sécurité des Nations Unies et de toute autre autorité internationale compétente.
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— VeteransTodayNetwork (@veteranstoday) 2 Décembre 2015
Ces déclarations font suite aux propos proférés ce mercredi par le vice-ministre russe de la Défense, Anatoli Antonov, qui selon l’AFP a accusé la Turquie d’être «Le principal consommateur de ce pétrole volé à ses propriétaires légitimes, la Syrie et l’Irak.»
«La classe dirigeante politique, dont le président Erdogan et sa famille, est impliquée dans ce commerce illégal.», a poursuivi M. Antonov, ajoutant que le «cynisme du gouvernement turc est sans limite.»
Le responsable russe a notamment mis en cause le gendre de M. Erdogan, Berat Albayrak, 37 ans, récemment nommé ministre de l'Energie et qui a longtemps dirigé le groupe énergétique Calik Holding, ainsi que l'un des fils du président turc, Bilal, qui possède le groupe BMZ, spécialisé dans les travaux publics et le transport maritime.
Escalade
Ces nouvelles accusations interviennent plus d'une semaine après la destruction par l'aviation turque d'un bombardier russe près de la frontière syrienne, un acte qui a provoqué une crise aiguë dans les relations entre les deux pays, autrefois partenaires privilégiés.
M. Erdogan n'a pas tardé à réagir, menaçant Moscou de mesures de représailles s’il continuait à «propager des calomnies.» Il a répété qu'il démissionnerait immédiatement si les accusations russes étaient prouvées.
Vladimir Poutine avait déjà accusé Ankara lundi de «protéger» les combattants de l'EI et de couvrir ce trafic qui représente l'une des principales sources de financement du groupe jihadiste.
Allant encore plus loin, M. Poutine avait estimé que «la décision de l'aviation turque d'abattre un avion Su-24 russe avait été dictée par la volonté de protéger ces chemins d'acheminement de pétrole vers le territoire turc.»
Il avait assuré que l'or noir de l'EI était «acheminé massivement, de manière industrielle, vers la Turquie», générant des «millions et des milliards de dollars» de profit. Ces accusations ont été balayées par M. Erdogan, qui a mis au défi Moscou de prouver ses allégations.
- Excuses exigées -
Cette guerre des mots avait semblé se calmer mercredi lorsque le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a annoncé une rencontre avec son homologue turc Mevlüt Cavusoglu, premier entretien entre hauts responsables des deux pays depuis le début de la crise.
«Nous n'allons pas nous dérober et nous écouterons ce que Mevlüt Cavusoglu a à dire. Peut-être qu'il y aura quelque chose de nouveau qui n'a pas déjà été dit publiquement», a déclaré M. Lavrov lors d'une conférence de presse à Nicosie.
Cette rencontre devrait se tenir en marge du conseil des ministres de l'Organisation pour la Sécurité et la Coopération en Europe (OSCE), qui se déroule à Belgrade le 3 et 4 décembre.
Jusqu'à présent, les hauts responsables russes ont refusé tout contact avec leurs homologues turcs. Vladimir Poutine, après avoir refusé de prendre les appels du président turc, l'avait soigneusement évité lors de la COP21 à Paris.
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— Nenad Jovanovic (@DracoDoclean) 2 Décembre 2015