La visite d'un émissaire américain à Beyrouth : un coup d'épée dans l'eau ?
L'émissaire américain Amos Hochstein était en visite à Beyrouth le 21 octobre afin de promouvoir l'application de la résolution 1701 de l'ONU qui prévoit le retrait des forces du Hezbollah de la frontière avec Israël et la fin des hostilités.
Alors que l'aviation de Tsahal pilonne le Liban, l'émissaire spécial du président américain, Amos Hochstein, s'est rendu le 21 octobre dans la capitale libanaise et s'est entretenu avec les dirigeants libanais pour tenter d'apaiser la situation entre le Hezbollah et l'armée israélienne.
La visite de Hochstein à Beyrouth revêt plusieurs significations, principalement en lien avec les prochaines élections aux États-Unis. Il s'agit notamment de mettre en évidence l’intérêt et les efforts de l’administration Biden pour parvenir à un cessez-le-feu.
Lors de cette rencontre de deux heures entre Amos Hochstein et le président du Parlement, Nabih Berry, plusieurs dossiers ont été soulevés, dont les propositions sur la mise en œuvre d'un cessez-le-feu, l’application de la résolution 1701 du Conseil de sécurité de l’ONU et la recomposition du pouvoir. Nabih Berry a été clair dans ses propositions, insistant sur la nécessité d’un cessez-le-feu avant toute autre démarche.
Pour Washington, Gaza et le Liban sont deux dossiers différents
Le chef du Parlement libanais et allié du Hezbollah a également présenté un résumé complet des négociations qui ont duré 11 mois, mettant l’accent sur la déclaration internationale de septembre appelant à un cessez-le-feu et à l’application des résolutions 1701 et 2735 (sur Gaza), soulignant que le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou a sabordé toutes les solutions proposées.
L’émissaire américain a affirmé de son côté que Washington œuvrait pour un règlement « au plus vite » du conflit sur la base de la résolution 1701. Dans une déclaration à la presse, il a prévenu qu’il n’était « pas dans l’intérêt du Liban » de lier son sort « à d’autres conflits dans la région » et ce, alors que le Hezbollah conditionne la fin de ses opérations à un cessez-le-feu immédiat dans la bande de Gaza. « L’engagement que nous avons est de résoudre ce conflit sur la base de la résolution 1701, c’est à cela que la solution va devoir ressembler », a-t-il ajouté.
Cette résolution, qui a mis fin à la guerre entre le Hezbollah et Israël en 2006, prévoit la cessation des hostilités entre les deux parties et stipule que seuls l’armée libanaise et les Casques bleus doivent être déployés dans le Sud du pays, à la frontière d’Israël. «La résolution 1701 a réussi à mettre fin à la guerre en 2006, mais (...) personne n’a fait quoi que ce soit pour la mettre en œuvre», a déploré le responsable américain. «L’engagement des deux parties à respecter la résolution 1701 n’est pas suffisant», a-t-il ajouté. Le diplomate a encore indiqué que les États-Unis travaillent sur une «formule qui permettrait de mettre un terme au conflit une bonne fois pour toutes».