Washington préoccupé par une fuite de documents sur une attaque israélienne contre l'Iran
John Kirby a fait part de la préoccupation des États-Unis après une fuite de documents concernant l'attaque envisagée par Israël sur l'Iran. Les dossiers, publiés sur Telegram, révèlent de quelle manière l'État hébreu comptait riposter à Téhéran, sans indiquer toutefois le lieu ni la date des frappes.
Le porte-parole du Conseil de sécurité nationale de la Maison Blanche, John Kirby, a exprimé lors d'une conférence de presse le 21 octobre l'inquiétude du président Joe Biden au sujet de la fuite récente de documents classifiés relatifs à une éventuelle attaque d'Israël contre l'Iran.
Répondant à une question d'un journaliste, John Kirby a déclaré: «Nous ne savons pas exactement comment ces documents se sont retrouvés dans le domaine public». Une enquête est en cours, a-t-il précisé.
«Le président reste profondément préoccupé par toute fuite d'informations classifiées dans le domaine public. Cela n'est pas censé se produire, et c'est inacceptable lorsque cela se produit», a-t-il insisté.
Des documents qui ne précisent pas quand et où aura lieu la riposte israélienne
Au sujet d'un changement de posture de la part des Israéliens après la publication de ces documents, John Kirby a répondu: «Je laisserai les Israéliens dire si, comment et quand ils décideront d'entreprendre une action militaire supplémentaire en réponse à l'attaque iranienne du 1er octobre», ajoutant être en contact avec l'État hébreu.
Les documents, apparus le 18 octobre sur la messagerie Telegram, contiennent une évaluation américaine des plans israéliens d'attaque contre l'Iran. Depuis trois semaines, Israël promet de frapper durement l'Iran en représailles à l'attaque massive de missiles balistiques menée contre son territoire le 1er octobre.
Les documents semblent avoir été fournis aux agences de renseignement de l’alliance Five Eyes, cinq nations occidentales qui partagent régulièrement des renseignements, à savoir les États-Unis, le Royaume-Uni, le Canada, l’Australie et la Nouvelle-Zélande. L'acronyme « TK » dans les documents fait référence à « Talent Keyhole », un mot de code couvrant le renseignement d'origine électromagnétique (ROEM, SIGINT en anglais) et le renseignement par imagerie (IMINT).
Ce qui ressort particulièrement est la mention de deux systèmes de missiles balistiques à lancement aérien (ABLM) : Golden Horizon et Rocks.
Rocks est un système de missile à longue portée fabriqué par la société israélienne Rafael et conçu pour frapper une variété de cibles à la fois au-dessus et au-dessous du sol. Golden Horizon est censé faire référence au système de missile Blue Sparrow ayant une portée d'environ 2 000 km (1 240 miles).
Cette information indiquerait donc que l’armée de l’air israélienne envisage de mener une version similaire, mais considérablement élargie, de son attaque du mois d'avril sur un site radar iranien près d’Ispahan.
Lancer ces armes à longue portée loin des frontières de l'Iran éviterait aux avions de guerre israéliens d'avoir à survoler certains pays de la région, comme la Jordanie. Les documents ne disent toutefois pas à quel moment l'attaque est prévue et quels sites iraniens seraient touchés.