Avec les condamnations d’Ali Khamenei et d'Erdogan, les critiques de la cérémonie des JO s’étendent au Moyen-Orient
Source: AP
Le guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei, a condamné ce 30 juillet la cérémonie d'ouverture des JO de Paris. Le président turc Recep Tayyip Erdogan a lui aussi dénoncé une «immoralité commise contre le monde chrétien».
«Le respect de #JesusChrist est un sujet indiscutable pour les musulmans», a déclaré sur X l’ayatollah Ali Khamenei, avant d’ajouter : «Nous condamnons ces insultes dirigées contre les saintes figures des religions divines, dont Jésus-Christ».
Respect for #JesusChrist (pbuh) is an indisputable, definite matter for Muslims. We condemn these insults directed at the holy figures of divine religions, including Jesus Christ (pbuh).#Olympic2024
— Khamenei.ir (@khamenei_ir) July 30, 2024
Quatre jours après la cérémonie d'ouverture des JO, les scènes ayant fait scandale, notamment la caricature de la Cène de Léonard de Vinci réimaginée en Bacchanale LGBT, continuent d'attirer les critiques à l'international.
Lors d'une réunion de son parti l'AKP, le président turc Recep Tayyip Erdogan a lui aussi condamné celle-ci, dénonçant l'utilisation des Jeux olympiques «comme un outil de perversion qui corrompt la nature humaine». Le dirigeant turc a ajouté qu’il appellerait «le pape à la première occasion pour discuter avec lui de l'immoralité commise contre le monde chrétien et contre tous les chrétiens».
Erdogan avait initialement annoncé sa venue à Paris les 26 et 27 juillet : «Macron m'avait invité. J'ai dit que je pouvais venir, mais ma petite-fille de 13 ans m'a dit de ne pas y aller, qu'ils y organiseraient une manifestation LGBT. Elle m'a montré des images sur Instagram», a-t-il affirmé.
«La scène honteuse de Paris a offensé non seulement le monde chrétien, mais aussi nous-mêmes»
«Pouvez-vous imaginer qu'un événement sportif censé unir les gens ait été ouvert avec hostilité envers les valeurs du genre humain ?», a-t-il lancé. «Ce qui s'est fait à Paris est un projet visant à ramener les humains à un niveau plus bas que les animaux», a-t-il encore dénoncé.
«En utilisant l'influence internationale des Jeux olympiques, nos êtres les plus innocents, nos enfants, ont été visés de manière dégoûtante. La scène honteuse de Paris a offensé non seulement le monde catholique et le monde chrétien, mais aussi nous-mêmes » a-t-il martelé, avant de conclure : «En fait, il faudrait que davantage de dirigeants dénoncent cette attaque flagrante contre le sacré»
Erdogan a aussi salué les propos du Premier ministre hongrois Victor Orban qui, le 28 juillet dernier, avait déclaré : «il n'y a aucune moralité, si vous avez regardé l'ouverture des Jeux olympiques hier, vous avez vu cela ?»
A eux s'ajoutent Donald Trump, qui a qualifié la cérémonie de «honte», et le vice-Premier ministre slovaque Tomas Taraba, qui a fustigé la «décadence dégénérée» de celle-ci et indiqué boycotter la cérémonie de clôture à laquelle il devait représenter son pays.
Interrogé sur BFM TV le 28 juillet, le directeur artistique de la cérémonie d’ouverture des JO Thomas Jolly a démenti s’être inspiré de la Cène et assuré qu'il n'y avait pas de «glorification de cet instrument de mort qu'était la guillotine», évoquant la scène d'une Marie-Antoinette décapitée avec des flots de sang devant la conciergerie où l'ancienne reine de France fut enfermée.
Le Comité international olympique a quant à lui présenté de timides excuses le 28 juillet, semblant s'étonner que des personnes aient pu être heurtées par ces scènes. Il a toutefois pris soin de supprimer les moments forts de la cérémonie de sa chaîne YouTube.
