Le nouveau président iranien ne compte pas abandonner le Hamas
Le nouveau président iranien s'est entretenu au téléphone avec le chef du bureau politique du Hamas Ismaël Haniyeh. Massoud Pezeshkian a insisté sur l'importance de la cause palestinienne dans la politique iranienne. Téhéran compte faire son «possible pour arrêter la guerre et arrêter le génocide».
Le Hamas peut toujours compter sur le soutien de l'Iran. Nouvellement élu, le quatorzième président de la République islamique iranienne s'est entretenu le 14 juillet au téléphone avec le chef du bureau politique du mouvement islamiste gazaoui.
Lors de la conversation, Massoud Pezeshkian a insisté auprès d'Ismaël Haniyeh sur le fait que « la République islamique ne laissera pas le peuple palestinien seul dans ces conditions difficiles», a rapporté le média Tasnim le 15 juillet. Les deux hommes ont notamment passé en revue la situation dans la bande de Gaza et les récents bombardements israéliens sur le camp de réfugiés d'al-Mawasi, dans la ville de Khan Yunès, au sud de Gaza. Ce raid a fait plus de 90 morts, selon le ministère palestinien de la Santé. Le président iranien a déclaré que cette attaque «prouve la volonté d’Israël de poursuivre le génocide et de briser la volonté de la résistance, mais il échouera dans sa tâche».
Toujours selon la même source, le président iranien a indiqué que Téhéran plaçait la question palestinienne «au sommet» de ses priorités et ce, parce qu'elle constituait une question centrale dans le monde islamique. «Nous ferons tout notre possible pour arrêter la guerre et arrêter le génocide», a déclaré Massoud Pezeshkian en insistant sur le fait que l'important était de mettre un terme à l'occupation et que le peuple palestinien puisse bénéficier de tous leurs droits.
Un président qui ne sera «ni anti-ouest ni anti-est»
Concernant les négociations en cours à Doha et au Caire pour obtenir un cessez-le-feu dans la bande de Gaza, Ismaël Haniyeh a indiqué au président iranien que «Netanyahou a posé de nouvelles conditions dans ses récentes déclarations qui n'étaient pas incluses dans les textes des propositions échangées par l'intermédiaire des médiateurs».
En effet, le Premier ministre israélien avait présenté le 7 juillet une liste de quatre exigences israéliennes, les qualifiant de «non négociables». Il a insisté sur le fait que «tout accord permettra à Israël de reprendre le combat jusqu’à ce que ses objectifs de guerre soient atteints». En clair: l'élimination des capacités militaires du Hamas. Il a également exigé la fin de la contrebande d'armes entre l'Egypte et la bande de Gaza qui permet, selon lui, au mouvement palestinien de se réarmer, l'impossibilité d'un retour des combattants du Hamas qui ont fui et enfin la libération d'un maximum d'otages «sans porter atteinte aux autres objectifs de la guerre».
Le nouveau président iranien réformateur ne change donc pas d'approche sur la question palestinienne. Massoud Pezeshkian avait déclaré le 6 juillet dernier, dans la foulée de son élection que sous sa présidence l'Iran ne serait «ni anti-ouest ni anti-est», souhaitant sortir l’Iran de l’isolement occidental. «Si nous parvenons à faire lever les sanctions américaines, les gens auront une vie plus confortable », a-t-il également déclaré: un message clair adressé à l’administration américaine qui est sortie unilatéralement de l'accord sur le nucléaire iranien en 2018 en durcissant les mesures coercitives à l'encontre de l'économie iranienne.
Mais en Iran, le président n'est pas le véritable chef d'Etat, fonction qui est occupée par l'ayatollah Ali Khamenei, en poste depuis 35 ans.