Gaza : Netanyahou dissout son cabinet de guerre et critique Tsahal pour ses «pauses tactiques» à Rafah
Netanyahou a dissout son cabinet de guerre le 17 juin, huit jours après la démission de Benny Gantz. Le ministre de la Sécurité nationale, Itamar Ben Gvir, et le ministre des Finances Betsalel Smotrich voudraient rejoindre la nouvelle formation. Le Premier ministre israélien a par ailleurs critiqué le projet de pause tactique à Rafah de Tsahal.
Le Premier ministre israélien a décidé le 17 juin de dissoudre l'ensemble du cabinet de guerre, laissant présager l'arrivée des deux ministres radicaux, Itamar Ben Gvir et Betsalel Smotrich dans la nouvelle formation. Selon des informations du média israélien I24, Benjamin Netanyahou a annoncé cette dissolution après en avoir informé les ministres lors d'une réunion.
Toujours selon le quotidien israélien, cette dissolution intervient «dans le contexte de la demande du ministre de la Sécurité nationale, Itamar Ben Gvir, et du ministre des Finances Betsalel Smotrich, de rejoindre le cabinet restreint». Les deux ministres sont notamment connus pour leurs positions radicales à l'égard du conflit à Gaza.
La dissolution intervient surtout huit jours après la démission de Benny Gantz. L'ancien ministre israélien de la Défense de 2020 à 2022 avait déclaré le 9 juin : «Malheureusement, Netanyahou nous empêche d'avancer vers la vraie victoire. Des décisions stratégiques cruciales se heurtent à des hésitations et à des tergiversations dues à des considérations politiques», déplorant devoir quitter «le gouvernement d’urgence, le cœur lourd mais entier. Nous prenons cette décision afin de poursuivre le combat pour le sort de l’État d’Israël pour les générations à venir».
Sa démission avait été suivie de celles de Gadi Eisenkot (ancien chef d'Etat-major de Tsahal de 2015 à 2019), lui aussi membre du cabinet de guerre de l'Etat hébreu et du général de brigade Avi Rosenfeld, commandant de la division de Gaza, en raison, selon ses propos cités par les médias israéliens, de son implication dans les échecs qui ont conduit à l’assaut du Hamas le 7 octobre.
Le cabinet de sécurité comprenait encore le ministre de la Défense Yoav Gallant, le ministre des Affaires stratégiques Ron Dermer et le conseiller à la sécurité nationale Tzachi Hanegbi. Il était le principal organe à prendre les décisions relatives à la guerre avec le Hamas.
Pause tactique à Rafah : désaccord entre Netanyahou et Tsahal
Le Premier ministre de l'Etat hébreu a par ailleurs vertement critiqué l'armée pour son projet de «pauses tactiques» quotidiennes dans un secteur de Gaza pour acheminer l'aide humanitaire dans la bande de Gaza. «Afin de faciliter l’entrée de l'aide humanitaire à Gaza, et suite à des discussions avec l'ONU et des organisations internationales, une pause locale et tactique des activités militaires sera effectuée, de 8h00 à 19h00, chaque jour et jusqu'à nouvel ordre le long de la route du passage de Kerem Shalom jusqu'à la route Salah al-Din et au-delà», avait en effet annoncé Tsahal le 16 juin, tout en stipulant que cela ne correspondant pas pour autant à l'arrêt des combats dans la partie méridionale de la bande de Gaza.
«Lorsque le Premier ministre a entendu parler d'une pause humanitaire de 11 heures dans la matinée, il s'est tourné vers son secrétaire militaire et lui a clairement fait savoir que cela était inacceptable pour lui», a déclaré à Reuters un responsable israélien.
Ces changements et ces désaccords alors que les pourparlers sur un cessez-le-feu à Gaza sont au point mort. Les deux belligérants se renvoient la responsabilité.
Les hostilités dans l'enclave gazaouie ont fait plus de 37 000 morts côté palestinien, 1 170 personnes ayant également été tuées le 7 octobre dernier dans l'attaque du Hamas en Israël, selon un décompte de l'AFP réalisé à partir des chiffres de la sécurité sociale israélienne.