Don chinois de 90 millions de dinars pour les infrastructures tunisiennes
En marge de la visite d’État du président tunisien Kaïs Saïed à Pékin, un accord a été signé entre la Tunisie et la Chine portant sur un don chinois de 200 millions de Yuans, soit 90 millions de dinars (près de 27 millions d'euros).
«L’accord de coopération économique et technique inclut un don de 200 millions de yuans, soit près de 90 millions de dinars destinés à l’exécution de projets en Tunisie», a annoncé le 3 juin sur les ondes de la radio tunisienne Express FM l'ambassadeur de Tunisie en Chine Adel El Arbi.
Le diplomate s'est félicité de cet accord entre Tunis et Pékin, soulignant que la visite la semaine passée du président Saïed en Chine, où ce dernier a participé au Forum sino-arabe en tant qu’invité d’honneur, avait permis un renforcement des relations bilatérales et économiques entre les deux pays.
«Un autre accord portant sur la création de groupes de travail pour les investissements chinois en Tunisie a été conclu», a ajouté Adel El Arbi. «Les relations sino-tunisiennes sont solides», a-t-il encore estimé, avant de citer pour exemple «les projets d’infrastructures qui seront réalisés par des entreprises chinoises, à savoir la construction du nouveau pont de Bizerte ou encore la Cité médicale de Kairouan».
Lors de son intervention, le diplomate a également mis en exergue l’importance des échanges technologiques et d’expérience ainsi que la création d’emplois potentiels que pourraient représenter ces investissements pour la Tunisie.
L’expertise chinoise de plus en plus demandée en Tunisie
Au cours des dernières années, les investissements économiques de la Chine en Tunisie ont gagné en envergure.
En janvier 2024, le groupe chinois SRBG (Sichuan Road and Bridge Group) a décroché l’appel d’offres lancé en 2022 pour prendre en charge le projet de construction du pont de Bizerte, ville située au nord de la Tunisie, ainsi que les projets de construction des voies d’accès au nouveau pont qui sera de deux kilomètres de long et de 56 mètres de hauteur.
Dans le gouvernorat du Kef, situé au nord-ouest de la Tunisie, des ingénieurs hydroélectriques chinois ont construit, au cours de l’année 2022, un méga-barrage, le barrage Mellègue. Il s’agit d’une des plus grandes installations de conservation de l’eau en Afrique du Nord. Le barrage d’Oued Mellègue a été réalisé par Power China (Power Construction Corporation of China), après avoir remporté l’appel d’offres en 2016.
D’une capacité maximale de 305 millions de mètres cube d’eau, ce méga-barrage vise a atténuer le stress hydrique, dont la Tunisie souffre, qui pourrait menacer son approvisionnement en eau.
S’agissant de l’infrastructure sportive, la Chine intervient de nouveau, pour remédier à la situation du stade olympique d’El Menzah, quartier situé au nord de l’agglomération de Tunis, où les travaux n’ont atteint que 20% alors qu’ils avaient été lancés le 10 juin 2022 pour une durée estimée de 900 jours.
Le président Kaïs Saïed a effectué, le 16 novembre 2023, une visite d’inspection, accompagné du ministre de la Jeunesse et des Sports Kamel Deguiche et de cadres du ministère, pour examiner l'avancement des travaux de toutes les installations du stade d’El Menzah.
Lors de cette inspection, le président a constaté l’état délabré des lieux. Il a indiqué qu’«il y avait une volonté préméditée pour ruiner ces installations sportives durant les dix dernières années, afin de pouvoir mettre la main sur les terrains à un prix dérisoire», selon la page officielle sur Facebook de la présidence de Tunisie.
Par ailleurs, une équipe chinoise spécialisée dans la construction d’infrastructures sportives a mené une étude de faisabilité concernant le stade en question. Elle a également été sollicitée pour restaurer le Palais des sports ainsi que la piscine olympique d’El Menzah de la Cité nationale sportive à Tunis.