Migration clandestine en Tunisie : huit personnes arrêtées pour traite d’êtres humains et financement illicite
La Garde nationale tunisienne a annoncé le 3 juin le démantèlement à Jebeniana, dans le gouvernorat de Sfax, d'un réseau de huit personnes, dont cinq femmes, impliquées dans la traite d’êtres humains.
C'est le service de mandat minute de la Poste tunisienne qui a permis de mettre au jour un réseau de traite d'être humains : plusieurs transferts monétaires atteignant 230 000 dinars (environ 68 000 euros) ont attiré les soupçons des autorités.
Huit individus dont cinq femmes et un organisateur des opérations de migrations illégales, ayant permis à des ressortissants subsahariens de résider illégalement dans la région d’El Amra, ont ainsi été arrêtés, a annoncé le 3 juin la Garde nationale tunisienne de Jebeniana, précisant avoir agi en collaboration avec l'unité centrale des renseignements.
Les opérations d’inspection menées par les unités de la Garde nationale ont abouti à la saisie des contrats de plusieurs biens immobiliers, d'une voiture de luxe et de la somme de 65 000 dinars (20 000 euros).
Huit mandats de dépôt ont été émis par le parquet général de Sfax à l’encontre des membres de ce réseau, pour trafic d’êtres humains et financement illicite.
Une baisse des traversées mais une situation difficile à Sfax
La Tunisie est, avec la Libye, l'un des principaux points de départ des migrants vers l'Europe. L'Union européenne a conclu à l'été 2023 avec Tunis un accord sur une aide financière de 255 millions d'euros afin de réduire le nombre de ces départs.
La crise migratoire touche particulièrement la région de Sfax, ville côtière épicentre des départs clandestins, où les migrants s'entassent dans des campements de fortune insalubres en attendant un départ hypothétique.
Les interceptions de traversées vers l'Italie à partir des côtes tunisiennes ont augmenté de 22,5% de janvier à avril 2024 par rapport à la même période un an auparavant. Près de 3 000 migrants seraient également volontairement revenus vers leurs pays d'origine, soit une augmentation de 200%, selon l'Organisation internationale pour les migrations, citée par l'AFP. Toujours selon celle-ci, 27 000 migrants ont péri en Méditerranée en une décennie, et plus de 3 000 en 2023.