Les cadres de «l'axe de la résistance» se coordonnent face à Israël
Dans la banlieue sud de Beyrouth, une réunion des cadres de «l'axe de la résistance» s'est tenue par visioconférence. Les dirigeants du Hezbollah, du Hamas, du Jihad islamique, du mouvement yéménite Ansar Allah ou encore le président iranien Ebrahim Raïssi ont participé à l'événement pour coordonner leurs actions contre Israël.
Lors d'une cérémonie organisée par les groupes de «l'axe de la résistance» dans la banlieue sud de Beyrouth le 3 avril en l'honneur de la journée de Jérusalem, les différentes milices ont mis l'accent sur la coordination des actions pour arriver à une victoire face à Israël.
En effet, dans une salle comble à Ghobeiry, dans la banlieue sud de Beyrouth, les différents leaders de «l'axe de la résistance» ont tour à tour pris la parole sur des écrans interposés pour évoquer le conflit en cours à Gaza et les différents fronts qui les opposent à l'État hébreu, selon le média Al-Mayadeen qui a filmé tous les discours.
«Lorsque l'on parle aujourd'hui de l'opération Déluge d'al-Aqsa, je peux dire qu'il s'agit d'une question qui concerne l'existence ou l'annihilation d'Israël», a déclaré le chef du Hezbollah Hassan Nasrallah, qui a évoqué l'importance d'une coordination entre les différents fronts au Yémen, en Irak, au Liban et à Gaza.
Le leader du Jihad islamique déplore le silence des pays arabes et musulmans
Le secrétaire général de la milice chiite a d'ailleurs tenu à remercier l'Iran pour son «soutien clair et décisif de la cause palestinienne et des mouvements de résistance dans la région», tout en évoquant la position stable de la Syrie sur la question, et ce, en dépit des nombreux bombardements depuis le 7 octobre.
Hassan Nasrallah a martelé qu'Israël n'écoutait pas «les résolutions de cessez-le-feu émises par le Conseil de sécurité de l'ONU, ni les appels de tous les pays du monde ou de l'écrasante majorité des pays du monde, ni la communauté internationale», poursuivant «la lignée de ses crimes et de sa brutalité». Le leader du parti doit d'ailleurs s'exprimer le 5 avril pour évoquer la situation à la frontière israélo-libanaise.
De son côté, Ismaël Haniyeh, chef du bureau politique du Hamas, a insisté sur le fait que l'opération du 7 octobre avait «fait naître l’espoir d’une victoire et d’une libération». La résistance palestinienne «continue de rester ferme sur le terrain et sur tous les axes de combat», a-t-il assuré. «Toutes les illusions que l'ennemi créait sur lui-même, sur son armée et sur ses capacités sont tombées», a ajouté le dirigeant palestinien. Concernant les négociations, le leader du Hamas a réitéré ses exigences, à savoir un cessez-le-feu permanent, le retrait des forces israéliennes de la bande de Gaza et le retour des déplacés dans le nord de l'enclave.
Pour sa part, le chef du Jihad islamique Ziad al-Nakhala s'en est pris au silence des pays arabes et musulmans. En dépit de la famine qui frappe Gaza, «nous avons découvert que nos frères arabes et musulmans ne peuvent même pas fournir un verre d'eau à ceux qui ont soif», a-t-il déploré.
Israël, «plus faible qu'une toile d'araignée», selon Raïssi
«Nous cherchons à développer nos capacités balistiques et navales afin de soutenir davantage le peuple palestinien», a pour sa part déclaré depuis le Yémen le chef du mouvement Ansar Allah, Abdul-Malik al-Houthi, tout en s'en prenant à la complicité de Washington dans le conflit à Gaza. En Irak, le représentant du mouvement Al-Nujaba, Cheikh Akram Al-Kaabi et le secrétaire général de l'organisation Badr Hadi Al-Amiri ont affirmé qu'ils allaient augmenter leurs opérations.
Enfin, le président iranien Ebrahim Raïssi a participé à la réunion. Lors de son passage, le chef d'État iranien a notamment mis en exergue le fait que «les opérations historiques menées par les Palestiniens ont conduit l’armée criminelle d’occupation à l’impuissance», affirmant que l'État hébreu était «plus faible qu'une toile d'araignée».
Cette réunion intervient deux jours après la frappe imputée à Israël contre la section consulaire de l'ambassade d'Iran à Damas en Syrie.
La guerre dans la bande de Gaza a été déclenchée par l'attaque du Hamas sur le sol israélien le 7 octobre qui a causé la mort d'environ 1 170 personnes, selon un décompte de l'AFP réalisé à partir des chiffres de la sécurité sociale israélienne. L'État hébreu a lancé en représailles une opération militaire qui a fait près de 33 000 morts, d'après le ministère de la Santé gazaoui.