Mer Rouge : le Pentagone confirme qu’un de ses drones MQ-9 a été abattu par les Houthis
- Avec AFP
Un drone américain s'est écrasé le 19 février au large du Yémen après avoir été touché par un missile tiré par les Houthis, a confirmé la Défense américaine. De son côté, l’US Navy, depuis octobre, a tiré une centaine de missiles sur les drones houthis, à 4 millions de dollars l’unité, selon CBS.
Il s'agit du deuxième cas connu d'un drone américain MQ-9 Reaper, pouvant être utilisé pour la surveillance comme pour l'attaque, perdu au large du Yémen depuis novembre 2023.
Le 19 février, «un MQ-9 américain a été abattu ou s'est écrasé au large d'une partie du Yémen contrôlée par les Houthis, en mer Rouge», a expliqué la porte-parole adjointe du Pentagone Sabrina Singh. «Selon les premières indications, il a été abattu par un missile sol-air des Houthis», a-t-elle ajouté. L'attaque avait déjà été revendiquée par les rebelles yéménites.
L'armée américaine a par ailleurs annoncé que ses forces et leurs alliés avaient abattu en moins de cinq heures dix drones tirés par les Houthis au large du Yémen.
Ces derniers disent viser le trafic maritime international en solidarité avec les Palestiniens de Gaza.
Ces attaques de drone ont été déjouées par «des bâtiments et des appareils américains et de la coalition» dans le golfe d'Aden et en mer Rouge entre le 19 février 20h et le 20 février 0h30, a indiqué le commandement américain au Moyen-Orient (Centcom) dans un communiqué, sans préciser s'il s'agissait d'heure locale.
Le communiqué ne précise pas non plus si ce chiffre inclus les deux drones houthis que la marine française a annoncé avoir détruit en mer Rouge dans la nuit du 19 au 20 février.
L’US Navy a tiré 100 missiles sur les drones houthis depuis octobre, à 4 millions de dollars l’unité
Selon le Centcom, deux navires détenus par des intérêts américains ont par ailleurs subi des «dégâts légers», l'un visé par deux missiles balistiques lancés par les Houthis et l'autre touché par un drone de ces mêmes rebelles yéménites soutenus par l'Iran.
Il s'agit des deux navires, le «Sea Champion» et le «Navis Fortuna», que les Houthis avaient affirmé la veille avoir visé dans le golfe d'Aden.
Le «Sea Champion» a poursuivi sa route vers Aden – zone non contrôlée par les Houthis – où il doit livrer des céréales «pour le peuple yéménite», a ajouté le Centcom.
Ce dernier a aussi affirmé avoir détruit le 19 février, dans les territoires contrôlés par les Houthis au Yémen, un lanceur de missiles sol-air et un drone prêt à être tiré.
Dans les premières heures du 20 février, un bâtiment américain a également abattu un missile de croisière antinavire (ASCM) qui était lancé «dans sa direction», d'après le Centcom.
Les Houthis mènent depuis novembre au large du Yémen des attaques de navires qu'ils estiment liés à Israël. Ils affirment agir en solidarité avec les Palestiniens dans la bande de Gaza, où Israël mène une guerre sanglante contre le Hamas en représailles à l'attaque sans précédent de ce mouvement islamiste palestinien sur le sol israélien le 7 octobre.
Selon une enquête de CBS News le 18 février, l’US Navy, depuis le mois d’octobre, a tiré environ 100 missiles sol-air sur les drones houthis, à 4 millions de dollars l’unité. Une information qui interroge sur l’efficacité du dispositif américain.
Face aux attaques houthies, les États-Unis ont mis en place en décembre une force de protection maritime en mer Rouge, baptisée «Prosperity Guardian», et lancé, avec l'aide du Royaume-Uni, des frappes au Yémen contre les Houthis. Ces derniers ont depuis élargi leurs attaques à des navires liés aux États-Unis ou au Royaume-Uni.
L'Union européenne a annoncé le 19 février le lancement de sa propre mission de protection maritime, prévue pour un an et éventuellement renouvelable.