Ukraine : deux volontaires français tués dans une frappe, Kiev et la France accusent la Russie
- Avec AFP
Deux «volontaires» français ont été tués et plusieurs autres personnes ont été légèrement blessées le 1er février lors d'une frappe imputée par les autorités locales à la Russie, à Beryslav, près de Kherson. Le Quai d'Orsay et Emmanuel Macron ont aussi accusé la Russie.
«Des volontaires étrangers ont été tués et blessés à cause d'une frappe ennemie sur Beryslav», a écrit sur Telegram le gouverneur de la région ukrainienne de Kherson, Oleksandr Prokoudine.
«L'armée russe a tué deux citoyens français. Trois autres étrangers ont été légèrement blessés», de même qu'un Ukrainien, a-t-il poursuivi, sans préciser les fonctions exactes de ces «volontaires» et en présentant ses «sincères condoléances aux familles des morts».
La police nationale ukrainienne a indiqué de son côté que deux hommes de nationalité française étaient morts à la suite d'une attaque de drones, et que trois hommes et une femme avaient été blessés. Elle a annoncé, sur Telegram, l'ouverture d'une enquête pour violation des lois et coutumes de la guerre. «Toutes les victimes étaient venues dans la région de Kherson comme volontaires», a ajouté la police.
Paris a confirmé ce 2 février dans la matinée que deux Français avaient été tués et trois autres blessés, précisant qu'il s'agissait d'«humanitaires», selon un message sur X (ex-Twitter) du chef de la diplomatie Stéphane Séjourné, dénonçant la «barbarie russe».
«Deux humanitaires français ont payé leur engagement auprès des Ukrainiens de leur vie. Trois sont blessés», a écrit le ministre. «La Russie devra répondre de ses crimes», a-t-il ajouté, sans préciser à quelle organisation appartenaient les victimes.
La barbarie russe a visé des civils en Ukraine.
— Stéphane Séjourné (@steph_sejourne) February 2, 2024
Deux humanitaires français ont payé leur engagement auprès des Ukrainiens de leur vie. Trois sont blessés.
Mes pensées vont vers eux et leurs proches. La France se tient à leurs côtés. La Russie devra répondre de ses crimes.
Emmanuel Macron a accusé la Russie d'un «acte lâche et indigne». «Je pense à leurs proches et camarades blessés. Ma solidarité va à tous les bénévoles qui s'engagent pour aider les populations», a-t-il ajouté.
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a salué quant à lui la mémoire des deux «courageux» humanitaires.
La Russie n'a pas encore réagi à l'incident.
Vives tensions entre Moscou et Paris
Cette annonce intervient après un bras de fer entre Paris et Moscou, la Russie ayant annoncé le 18 janvier avoir mené la veille une frappe de précision à Kharkov sur un centre de déploiement de mercenaires étrangers, incluant des soldats «dont le noyau était constitué de mercenaires français». Moscou a dénoncé dans la foulée de la livraison de 40 missiles Scalp français à Kiev et l'implication grandissante de la France dans le conflit.
Le Quai d’Orsay a nié l’existence de «mercenaires» français en Ukraine, mais le ministre français de la Défense a admis l’existence de combattants français, déclarant sur LCI le 19 janvier : «On n’a pas à leur interdire, on est encore une démocratie.»