Washington suspend son financement du bureau de l'ONU pour les réfugiés de Palestine
Les États-Unis ont décidé de suspendre leur financement du bureau de l'ONU pour les réfugiés de Palestine à la suite d'accusations d'Israël selon lesquelles plusieurs employés de l'organisation auraient été impliqués dans l'attaque du 7 octobre. L'Etat hébreu a salué cette décision, le Hamas a appelé l'ONU à ne pas céder au «chantage» d'Israël.
Il n'a fallu que quelques heures avant que le gouvernement israélien félicite la décision américaine de suspendre les fonds octroyés à l'UNRWA (l'Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient).
En raison des accusations de l'État hébreu selon lesquelles 12 employés de l'UNRWA auraient été impliqués dans les attaques du Hamas du 7 octobre, «le Département d'État a temporairement suspendu le financement supplémentaire de l'UNRWA», et ce pendant que Washington examine les accusations faites à l'encontre de l'organisation onusienne, a déclaré le 26 janvier Matthew Miller, le porte-parole du département d'État des États-Unis.
L'UNRWA a pour sa part annoncé le 26 janvier «résilier immédiatement les contrats de ces membres du personnel et ouvrir une enquête afin d'établir la vérité sans délai».
Le Hamas appelle l'ONU à ne pas céder au «chantage» d'Israël
Cette décision américaine n'a pas manqué de faire réagir le Hamas. Le mouvement islamiste palestinien a pour sa part demandé dans un communiqué «aux Nations unies et organisations internationales de ne pas céder aux menaces et au chantage» d'Israël, accusant l'État hébreu de vouloir «couper les fonds et priver» la population de Gaza de toute aide humanitaire internationale.
Par l'intermédiaire de son chef de la diplomatie Israël Katz, Israël a salué «le gouvernement américain pour sa décision de cesser de financer l'UNRWA après qu'il a été révélé que certains de ses employés étaient impliqués dans le massacre odieux du 7 octobre». Dans un message publié sur la plateforme X le 27 janvier, le ministre israélien des Affaires étrangères a affirmé que l'organisation onusienne «perpétuait la question des réfugiés, faisait obstacle à la paix et servait de bras civil au Hamas à Gaza».
Le Canada, le Royaume-Uni et l'Australie emboitent le pas des États-Unis
Israël Katz «applaudit» également le Canada «d'avoir rejoint cette décision», tout en espérant que d'autres pays suivront. C'est déjà le cas du Royaume-Uni et de l'Australie.
Aussi ajoute-t-il que «l'UNRWA n’est pas la solution: nombre de ses employés sont affiliés au Hamas et ont des idéologies meurtrières» tout en avertissant que l'organisation «ne fera pas partie du lendemain». Israël s'efforce «d'obtenir un soutien bipartisan aux États-Unis, dans l'Union européenne et dans d'autres pays du monde pour cette politique visant à mettre un terme aux activités de l'UNRWA à Gaza» en exigeant de l'ONU de prendre «des mesures personnelles immédiates contre le leadership de l'UNRWA».
La Suisse a, elle, annoncé ce 27 janvier qu'aucune décision concernant le versement de son aide à l'agence de l'ONU ne sera prise tant que la question de la possible implication de certains de ses employés dans l'attaque du 7 octobre ne sera pas éclaircie.
L'organisation onusienne vise depuis décembre 1949 à fournir «assistance et protection aux réfugiés palestiniens». Elle vient aujourd'hui en aide aux 1,7 million de Gazaouis qui ont dû fuir leur domicile.