Base du Hamas dans l'hôpital Al-Shifa : la version israélienne remise en question

Base du Hamas dans l'hôpital Al-Shifa : la version israélienne remise en question© Israeli Army / AFP
Les troupes israéliennes opèrent dans le nord de l'enclave gazaouie (image d'illustration).
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L'armée israélienne a justifié son raid dans l'enceinte du centre hospitalier Al-Shifa pour cibler une base du Hamas qui s'y trouverait. Plusieurs médias affirment que Tsahal n'a, pour l'heure, aucune preuve de ce qu'il avance.

Après avoir pilonné les environs du centre hospitalier, l'armée israélienne a lancé un raid a l'intérieur de l'hôpital Al-Shifa, qui se trouve au nord-ouest de l'enclave gazaouie, le 15 novembre. Depuis plusieurs semaines, Tsahal accuse le Hamas d'utiliser le bâtiment, notamment pour y cacher des armes, et de masquer un vaste réseau d'infrastructures souterraines stratégiques. 

Le 16 novembre au soir, le porte-parole de Tsahal Daniel Hagari indiquait que les unités israéliennes procédaient toujours à des fouilles méticuleuses «de chaque étage, bâtiment après bâtiment» du centre hospitalier. «Nous nous focalisons sur ce qu'il y a sous terre, y compris dans les hôpitaux. A ce titre, nos soldats ont découvert l'entrée d'un tunnel à l'hôpital Al-Shifa et des ingénieurs militaires sont actuellement en train de déterrer l'infrastructure sur place», a-t-il poursuivi.

Biden appuie le narratif israélien

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou a même affirmé le 16 novembre sur CBS que l'armée détenait de «fortes indications» selon lesquelles des otages avaient été «détenus à l’hôpital Al-Shifa», insistant sur le fait que cela constituait la raison du raid à l'intérieur de l'établissement. «Si les otages étaient bien sur place, ils ont été transportés», a-t-il ensuite constaté.

L'armée israélienne a publié une vidéo le 16 novembre dans laquelle le colonel Jonathan Conricus montre de supposées caches d'armes du Hamas au sein même de l'établissement hospitalier. Dans une séquence de sept minutes, le soldat israélien avance pièce par pièce en décrivant les lieux qui auraient selon lui été utilisés par le mouvement islamiste. Il montre notamment des caméras de surveillance qui semblent hors service précisant qu'il s'agit de «la partie émergée de l’iceberg».

L'opération de Tsahal dans l'hôpital a été vivement critiquée à l'international. Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) et l'Organisation mondiale de la santé (OMS) se sont dits «extrêmement inquiets» pour le personnel et les patients. «L'incursion israélienne est totalement inacceptable», a déclaré le chef de l'OMS Tedros Adhanom Ghebreyesus lors d'une conférence de presse à Genève le 15 novembre. Paris a fait part le même jour de «sa très vive préoccupation», estimant que la population palestinienne n'avait «pas à payer pour les crimes du Hamas».

«Les hôpitaux et les patients doivent être protégés», a pour sa part réagi la Maison Blanche. Le président américain Joe Biden a néanmoins appuyé l'opération israélienne dans l'hôpital Al-Shifa : «Il y a une situation où le premier crime de guerre est commis par le Hamas en cachant son quartier général, son armée, sous un hôpital. Et c'est un fait, c'est ce qui s'est passé», avait-il déclaré lors d'une conférence de presse à l'issue de sa rencontre avec le président chinois Xi Jinping en Californie, a rapporté The Hill.

La version israélienne mise en doute

Or cette version israélienne est critiquée par plusieurs sources. Check News, le service de fact-checking de Libération, a mis en doute le compte rendu de Tsahal. Photos à l'appui, le média indique que des armes auraient été déplacées dans certaines pièces pour le reportage des chaînes BBC et Fox News. «Cela ne signifie pas que les armes filmées par les journalistes n'ont pas réellement été trouvées dans l'hôpital, mais cela indique qu'elles ont bien été déplacées, signant une mise en scène», accuse Check News.

De son côté, le média britannique The Independant regrette que les images fournies par l'armée israélienne n'aient pas pu être «vérifiées de manière indépendante».

Les critiques sont plus vives encore du côté palestinien. «Tout ce qu'ils ont montré, c'est une Kalachnikov et un ordinateur portable qu'ils auraient pu mettre là facilement et prétendre qu'ils y ont été trouvés», déclarait ainsi le 16 novembre Mustafa Barghouti membre du Conseil législatif palestinien, à la chaîne qatarie Al-Jazeera. L'ancien candidat a la tête de l'Autorité palestinienne en 2005 affirmait que «cette guerre consiste à attaquer des civils, à attaquer des hôpitaux et à détruire des installations médicales».

Le grand média du petit émirat gazier estime aussi que l'armée israélienne n'a aucune preuve des prétendus tunnels et QG du Hamas sous l'hôpital : «l’armée israélienne affirme avoir trouvé des fusils, des grenades et des gilets militaires – mais jusqu’à présent, aucun centre de commandement du Hamas», écrit-il.

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