Conflit en Ukraine : «Nous ne sommes pas dans l'impasse», assure le Kremlin
Le porte-parole de la présidence russe a assuré ce 2 novembre que les forces russes en Ukraine ne se trouvaient pas dans une «impasse», réagissant aux propos du plus haut responsable militaire de Kiev. Valeri Zaloujny a estimé que les belligérants étaient dans l’incapacité de réaliser une percée sur le front.
«Non, le conflit n'est pas dans l'impasse», a déclaré ce 2 novembre aux journalistes le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov. «La Russie poursuit sans relâche son opération militaire spéciale. Tous les objectifs fixés doivent être atteints», a-t-il ajouté.
Le porte-parole de la présidence russe répondait aux déclarations du commandant en chef de l'armée ukrainienne, Valeri Zaloujny, dans une interview publiée la veille dans The Economist. «Tout comme lors de la Première Guerre mondiale, nous avons atteint un niveau technologique tel que nous nous trouvons dans une impasse», avait-il estimé auprès de l'hebdomadaire britannique.
«Il n'y aura probablement pas de percée magnifique et profonde», avait ajouté le gradé ukrainien, relatant s’être penché sur les écrits d’un lieutenant général russe, tombé face aux nazis dans la région de Zaporojié, et qui aurait analysé les batailles de la Première Guerre mondiale. «Avant même d’être à mi-chemin, j’ai réalisé que c’était exactement là où nous en étions parce que, tout comme à l’époque, le niveau de notre développement technologique aujourd’hui nous a plongés, nous et nos ennemis, dans une stupeur», aurait-il déclaré de façon narquoise.
L'Ukraine mène depuis début juin une contre-offensive pour tenter de reprendre des territoires perdus. Mais, depuis cinq mois, les gains s’avèrent très limités. La ligne de front, longue de plus de 1 000 km, n'a pas significativement évoluée depuis la prise de la ville de Bakhmout (Artiomovsk), au printemps, par les forces russes.
Malgré la contre-offensive de Kiev, l’armée russe à l’offensive
Ces propos du commandant en chef ukrainien, dans la presse britannique, surviennent dans la foulée d’une autre parution notoire dans la presse anglo-saxonne, et témoignant du doute qu’il y aurait à Kiev quant à une victoire militaire contre la Russie. Dans une publication fleuve, le 30 octobre, un correspondant du magazine Time dépeint comme «à la limite du messianisme» la croyance de Volodymyr Zelensky en cette victoire, citant les propres conseillers du président ukrainien qui s’en inquiéteraient.
«L'armée ukrainienne, démoralisée, a renoncé à la possibilité de vaincre les lignes de défense russes», écrivait déjà fin septembre le célèbre journaliste américain Seymour Hersh, citant des «éléments importants de la communauté américaine des renseignements». Selon ce prix Pulitzer, l’armée ukrainienne, «meurtrie», n’aurait «plus aucune chance de victoire».
«Les forces armées ukrainiennes s'épuisent et la démoralisation du personnel s'accroît», avait estimé Sergueï Choïgou le 1er novembre. «Malgré la fourniture de nouveaux types d'armes de l'OTAN, le régime de Kiev subit une défaite», avait-il ajouté. Le même jour, le média Rybar rapportait que les forces russes avaient, depuis le 26 octobre, étendu la tenaille au sud d'Avdeïevka, dans le Donbass, après avoir, la semaine précédente, établi une tête de pont au nord de cette cité industrielle.