Des centaines de morts dans une frappe sur un hôpital de Gaza, Israël conteste sa responsabilité
Le 17 octobre au soir, 471 personnes ont été tuées dans une frappe imputée à Israël sur l'enceinte d'un hôpital de la ville de Gaza, a rapporté le ministère de la Santé du territoire palestinien. Tsahal accuse de son côté un tir de roquette manqué du Jihad islamique.
Dans la soirée du 17 octobre, 471 personnes sont mortes «dans un bombardement ayant touché l'enceinte de l'hôpital arabe Al-Ahli», situé dans le centre-ville de Gaza, selon un communiqué du ministère de la Santé du territoire palestinien ce 18 octobre. L'agence turque Anadolu avait rapporté 500 morts, citant Ashraf Al-Qudra, porte-parole du ministère. Une frappe meurtrière dont est accusée l'armée israélienne.
«D'après des informations des services de renseignements, basées sur plusieurs sources que nous avons obtenues, le Jihad islamique est responsable du tir de roquette raté qui a touché l'hôpital», a affirmé de son côté l'armée israélienne dans un communiqué.
«J'ai été profondément attristé et choqué par l'explosion dans l'hôpital à Gaza hier. Et sur la base de ce que j'ai vu, il apparaît que cela a été mené par la partie adverse, pas par vous», a déclaré le président américain, au côté du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou à Tel-Aviv ce 18 octobre.
Avalanche de condamnations contre l’État hébreu
«Une attaque contre une infrastructure civile ne respecte pas le droit international», a réagi le président du Conseil européen Charles Michel, le président palestinien Mahmoud Abbas dénonçant quant à lui un «massacre», avant de décréter un deuil national de trois jours. Un terme également utilisé par le Qatar.
L'OMS a pour sa part «condamné fermement» le raid sur l'hôpital, une frappe que la Ligue arabe qualifie de «crime de guerre». Le président turc Recep Tayyip Erdogan a appelé à «l'arrêt de cette violence sans précédent à Gaza».
Qualifiant cette attaque de «crime» et d’«acte de déshumanisation», la porte-parole de la diplomatie russe Maria Zakharova a réclamé des preuves de la non-implication d’Israël dans cette attaque. Le ministère russe des affaires étrangères, adressant ses condoléances aux familles des victimes, a plaidé pour une désescalade et souligné «la position de principe de la Russie de l'inacceptabilité de violences contre les civils et de frappes contre des installations médicales».
Depuis le début de la guerre le 7 octobre, l'armée israélienne bombarde quotidiennement la bande de Gaza, promettant d'éliminer le mouvement palestinien Hamas. Ces frappes ont provoqué le déplacement d'un million de personnes selon l'ONU, dont de nombreuses ont trouvé refuge dans des hôpitaux.
Dans la bande de Gaza, les frappes israéliennes ont déjà fait plus de 3 000 morts, en majorité des civils, dont des centaines d'enfants, selon les autorités locales. En Israël, ce sont plus de 1 400 personnes qui ont été tuées depuis le début de la guerre, pour la grande majorité des civils le jour de l'attaque du Hamas, qui a également enlevé 199 personnes selon le dernier décompte de l'armée israélienne.