Caucase : en cas de nouveau conflit entre Bakou et Erevan, Paris en «serait responsable», estime Aliev

LUDOVIC MARIN Source: AFP
Le président azerbaïdjanais Ilham Aliev, au sommet de la Communauté politique européenne à Bulboaca, en Moldavie, le 1er juin 2023 (photo d’illustration).
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L’annonce française en faveur de la fourniture d’équipements militaires à l’Arménie pourrait attiser les tensions dans le Caucase et conduire à un nouveau conflit, a estimé le président azerbaïdjanais lors d’un échange téléphonique le 7 octobre avec le président du Conseil européen.

Bakou ne décolère pas après le feu vert de Paris à d'éventuels envois de matériel militaire à l’Arménie, annoncé au début du mois par la cheffe de la diplomatie française. «La France donnant des armes à l’Arménie est une approche qui sert non pas la paix, mais un nouveau conflit», a déclaré le 7 octobre le président azerbaïdjanais Ilham Aliev selon l’agence de presse azerbaïdjanaise APA. «Le chef de l'Etat a souligné que si un nouveau conflit survenait dans la région, la France en serait la cause», poursuit l'agence dans sa dépêche.

Depuis Erevan, la ministre française des Affaires étrangères Catherine Colonna avait déclaré le 3 octobre que Paris, «sans aucun esprit d’escalade», donnait son accord «à la conclusion de contrats futurs» pour fournir des équipements militaires à l’Arménie. Des équipements sur lesquels la diplomate française n'a pas donné de précision.

Des déclarations françaises – ainsi qu’une «atmosphère anti-azerbaïdjanaise» – déjà mises en avant par la présidence azerbaïdjanaise, pour justifier le désistement à la dernière minute d’Ilham Aliev à un sommet de la Communauté politique européenne (CPE) en Espagne le 5 octobre. Une rencontre européenne, à Grenade, dont les discussions entre le président azerbaïdjanais et le Premier ministre arménien Nikol Pachinian devaient être l'un des points d'orgue. L'APA avait notamment souligné le refus de Paris et Berlin d'inclure Ankara, à la demande de Bakou, dans ces discussions multilatérales.

Demandes de sanctions : Aliev fustige l’«approche xénophobe et chauvine» des eurodéputés

Dans un message publié le 5 octobre sur X (anciennement Twitter), annonçant que Bakou se tenait prêt à des pourparlers de paix avec l’Arménie sous l’égide de l’Union européenne, un conseiller du président azerbaïdjanais avait fustigé les «actions partiales» et la «politique de militarisation» de Paris dans le Caucase.

Quelques heures plus tard, le Parlement européen avait adopté à une très large majorité (491 pour et 9 contre) une résolution demandant un «réexamen des relations» entre Bruxelles et Bakou. Dans leur texte, non contraignant, les eurodéputés «estiment que la situation actuelle équivaut à une épuration ethnique» et réclament des «sanctions ciblées» contre les dirigeants azerbaïdjanais, qui à leurs yeux se sont rendus coupables de violations des droits humains et du cessez-le-feu au Haut-Karabagh.

«Les opinions qui y sont exprimées sont inacceptables», a déclaré Ilham Aliev, toujours selon l’APA, lors de son échange avec le président du Conseil européen, fustigeant une «déclaration anti-azerbaïdjanaise» adoptée «sur la base d'une approche xénophobe et chauvine».

«Le temps n'est pas aux sanctions» contre l'Azerbaïdjan, avait quant à lui estimé Emmanuel Macron, dans la foulée du vote du texte au Parlement européen, estimant qu’elles seraient «contreproductives et ne permettraient pas au mieux de protéger le territoire arménien et sa population». «C'est le président Aliev et le président Erdogan qui ont pris la décision de ne pas se joindre à ce sommet» européen, avait également déclaré le président français.

Fin septembre, l’Azerbaïdjan a recouvré le contrôle du Haut-Karabagh, en lançant son armée à l’offensive de cette enclave majoritairement peuplée d’Arméniens. Une opération militaire, couronnée de succès, avec la signature d’un cessez-le-feu en mois de 24 heures. Cette offensive azerbaïdjanaise a fait près de 600 morts et poussé sur la route plus de 100 000 habitants du Haut-Karabagh, fuyant vers l'Arménie par crainte de représailles de Bakou, accusé par Erevan de «nettoyage ethnique».

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