Haut-Karabagh : l’exécutif annonce la dissolution de toutes les institutions d’ici janvier 2024
- Avec AFP
Dans un décret, le dirigeant du Haut-Karabagh a annoncé ce 28 septembre la dissolution de toutes les institutions «d’ici le 1er janvier 2024», une semaine après l'offensive victorieuse de l'Azerbaïdjan.
Ce 28 septembre, dans un décret, le dirigeant du Haut-Karabakh Samvel Shahramanian a annoncé la dissolution «de toutes les institutions gouvernementales et organisations [...] d'ici le 1er janvier 2024». En conséquence, «la République du Haut-Karabagh (Artsakh) cesse son existence». Le décret invoque «la situation militaro-politique difficile et compliquée» ainsi que «la priorité de garantir la sécurité physique et les intérêts vitaux du peuple d'Artsakh».
Le 19 septembre, Bakou avait lancé une offensive sur le plateau. Non soutenues par l’Arménie, les troupes du Haut-Karabagh avaient déposé les armes en moins de 24 heures. L’exécutif de la région avait annoncé le 20 septembre qu’«un accord sur une cessation complète des hostilités» avait été conclu «avec la médiation du commandement des forces de paix russes» ainsi que la tenue de pourparlers concernant «la réintégration» du territoire sécessionniste à l'Azerbaïdjan.
Plus de 65 000 réfugiés arrivés en Arménie
Ce 28 septembre, les autorités arméniennes ont fait état de l'arrivée de 65 036 réfugiés en provenance du Haut-Karabagh, soit plus de la moitié de la population officielle de cette région séparatiste où l'Azerbaïdjan a mené une offensive éclair la semaine dernière. «L'Etat fournit un logement convenable à tous ceux qui n'ont pas de lieu de résidence prédéterminé», a indiqué le gouvernement arménien dans un communiqué.
Bakou a ouvert le 24 septembre le corridor de Latchine, la seule route reliant l'enclave à l'Arménie, quatre jours après la capitulation des troupes du Haut-Karabagh et un cessez-le-feu, entraînant l'exode de milliers de civils fuyant l'arrivée des forces azerbaïdjanaises. Officiellement, le Haut-Karabagh, une enclave montagneuse située en Azerbaïdjan, mais ayant fait sécession de Bakou avec le soutien d'Erevan à la dislocation de l'URSS, compte environ 120 000 habitants, essentiellement des Arméniens.
Pour ajouter aux tourments de l'enclave, plus de 100 personnes sont toujours portées disparues après l'explosion d'un dépôt de carburant pris d'assaut par les habitants, le 25 septembre au soir, en plein exode. Le drame a fait au moins 68 morts et 290 blessés.