Niger : Macron annonce le retrait des forces françaises et le retour de l'ambassadeur
- Avec AFP
Le président français a annoncé ce 24 septembre le retour «dans les prochaines heures» de l'ambassadeur français à Niamey, et le départ des troupes françaises d'ici la fin de l'année, à l'issue d'un bras de fer de deux mois avec les putschistes.
«La France a décidé de ramener son ambassadeur», a déclaré Emmanuel Macron ce 24 septembre dans une interview télévisée. «Nous mettons fin à notre coopération militaire avec le Niger», a également déclaré le président français, indiquant que les 1 500 militaires français partiraient «dans les semaines et les mois qui viennent» et que le retrait serait totalement achevé «d'ici la fin de l'année».
Jusqu’à présent, refusant de reconnaître les nouvelles autorités nigériennes, Paris refusait le départ de l’ambassadeur Sylvain Itté exigé par les putschistes. Le 16 septembre, le diplomate avait écrit à la chaîne de télévision LCI qu'il restait en poste avec son équipe «à la demande du président». «Malgré une situation compliquée, qui se dégrade depuis le 28 août, nous sommes toutefois en sécurité à l’intérieur de l’ambassade», avait-il assuré, sans apparaître à l'écran. La veille, Emmanuel Macron avait déclaré que Sylvain Itté était pris en «otage» par la junte au pouvoir et qu'il ne s'alimentait plus que de «rations militaires».
Le Niger interdit son espace aérien aux avions français
Les relations entre Paris et Niamey n’ont cessé de se détériorer depuis le renversement du président Bazoum par un coup d’Etat militaire le 26 juillet, Paris prônant une ligne ferme vis-à-vis des putschistes. Le 3 août, les généraux qui ont pris le pouvoir avaient dénoncé plusieurs accords militaires bilatéraux, dans le cadre desquels les 1 500 militaires français étaient stationnés au Niger.
Dernier épisode en date de ces tensions croissantes, les militaires au pouvoir au Niger ont annoncé plus tôt dans la journée l’interdiction de l’espace aérien nigérien aux avions français. Cet espace «est ouvert à tous les vols commerciaux nationaux et internationaux, à l'exception des avions français ou des avions affrétés par la France, dont ceux de la flotte d'Air France», indique un message aux navigants aériens publié sur le site de l'Agence pour la sécurité de la navigation aérienne en Afrique et à Madagascar (Asecna).