Canons Malva : «Nous aurons de quoi répondre aux obusiers des Ukrainiens», avertit Rostec
Le vice-président de la société nationale russe d'armement Rostec a annoncé ce 10 août qu'une version améliorée des canons Malva à longue portée était en ce moment élaborée par ses ingénieurs.
«Actuellement, nous développons une version modernisée du "Malva", qui sera dotée d'une plus grande portée. Croyez-moi, nous aurons de quoi répondre aux obusiers des Ukrainiens», a indiqué à l'agence RIA Novosti le sous-directeur de Rostec Vladimir Artiakov à la veille de l'ouverture du forum Armée 2023, qui se tiendra à Moscou du 14 au 20 août.
Le canon à longue portée Malva [du nom de la fleur mauve en russe] 2C43 est capable de tirer des obus de 152 mm avec une portée de 24,5 kilomètres, et ce, sept fois par minute. Il est le pendant du canon automoteur français Caesar, doté lui d'obus de 155 mm tirant à 50 km et six fois par minute.
Pour l'heure, la portée deux fois moindre du Malva est une différence notable, qui sera donc compensée, selon Vladimir Artiakov, dans la nouvelle version du canon, pour un véhicule pesant au total 30 tonnes, contre 35 tonnes pour le Caesar. Un de ses principaux atouts est sa grande mobilité, étant monté sur la plateforme arrière d'un camion, un point commun avec le canon français.
«La berline des obusiers»
Néanmoins, pour l'expert militaire Xavier Moreau, du think tank Stratpol, qui s'exprimait dans l'une de ses vidéos datée du 2 août, il ne s'agit pas d'une copie, en dépit de rumeurs à la suite d'une éventuelle capture de canons Caesar livrés à Kiev par l'armée russe. Une information jamais confirmée par cette dernière. Les premières mentions du projet datent de 2019 et cet armement, qualifié de «berline des obusiers», a été approuvé en 2021. Les tests ont été achevés en mai 2023.
Toujours selon Vladimir Artiakov, la production en série du Malva a été lancée et il sera déployé sur le théâtre ukrainien «dans les prochains mois». Néanmoins, le flou demeure quant à la quantité produite et à sa précision, soulignait l'expert Mathieu Anquez en mai dernier sur LCI.
Dès le mois d'avril 2022, le président français avait révélé dans un entretien au quotidien Ouest France que la France livrerait des canons Caesar et formerait 40 artilleurs. Par la suite, au mois d'octobre, le Danemark avait renoncé à une commande de Caesar effectuée auprès de la France pour les céder à l'Ukraine.