Erdogan accepte la Suède dans l'OTAN, Moscou souligne un désaccord mais n'écarte pas le dialogue
Après l'accord conditionné d'Erdogan pour l'adhésion de la Suède à l'OTAN, Dmitri Peskov a tenu à rappeler qu'entre la Russie et la Turquie il y avait une volonté de «développer le dialogue» et ce, malgré les «désaccords».
Réagissant au rétropédalage d'Erdogan sur l'adhésion de la Suède à l'OTAN, Dmitri Peskov a tenu à indiquer qu'il y avait des «désaccords» notables avec Ankara, tout en précisant vouloir «développer le dialogue».
Au cours d'une conférence de presse ce 11 juillet, le porte-parole du Kremlin a reconnu que la future entrée de Stockholm au sein de l'Alliance atlantique aura «des conséquences négatives», comme après l'adhésion de la Finlande en avril dernier. Pour autant, Dmitri Peskov a déclaré comprendre les «obligations» de la Turquie dans l'organisation.
Pour Moscou, cette décision d'Erdogan est un reflet d'un tropisme épisodique de la Turquie vers «l'Ouest». Néanmoins, le Kremlin a prévenu son partenaire turc qu'«aucun Européen ne veut voir la Turquie en Europe». «Ankara ne doit pas porter de lunettes roses», a fait remarquer Dmitri Peskov, avant de préciser qu'«en dépit de tous les désaccords, nous avons l'intention de développer le dialogue avec la Turquie là où c'est bénéfique pour nous et pour eux».
Une décision saluée par l'Occident
Après avoir refusé l'intégration à l'OTAN du royaume scandinave durant des mois, le président turc a finalement donné son accord le 10 juillet pour que celui-ci rejoigne prochainement l'Alliance atlantique. Erdogan accusait les autorités suédoises de laxisme vis-à-vis des sympathisants et membres de différents partis kurdes interdits en Turquie.
Quelques heures avant son feu vert, le président turc avait conditionné son soutien à la candidature suédoise à la reprise des négociations pour l'entrée de la Turquie au sein de l'Union européenne. «Ouvrez d'abord la voie à l'adhésion de la Turquie à l'Union européenne et, ensuite, nous ouvrirons la voie à la Suède», avait ainsi déclaré Recep Tayyip Erdogan.
Ce revirement turc a été salué par l'Occident. «Une journée historique», s'est félicité le secrétaire général de l’Alliance, Jens Stoltenberg, qui a annoncé qu'Erdogan transmettrait au Parlement turc le protocole d'adhésion de la Suède «dès que possible» et que Stockholm soutiendrait «activement les efforts visant à redynamiser le processus d'adhésion de la Turquie à l'UE».
«Je suis prêt à travailler avec le président Erdogan et la Turquie au renforcement de la défense et de la dissuasion dans la zone euro-atlantique», a affirmé Joe Biden dans un communiqué, en se disant «impatient» d'accueillir la Suède comme 32e Etat membre de l'OTAN.