Nord du Kosovo : nouveau rassemblement serbe à Zvecan, où la KFOR renforce sa présence
Des centaines de Serbes du Kosovo se sont à nouveau rassemblés devant la mairie de Zvecan, autour de laquelle se tiennent des soldats de la KFOR. L’OTAN, qui dirige cette force armée, a annoncé l’envoi de plusieurs centaines d’hommes en renfort.
La situation demeure extrêmement tendue dans le nord du Kosovo, où de violents heurts ont éclaté ces derniers jours entre membres de la police albanaise et soldats de la KFOR d’une part, et des Serbes d’autre part. Ce 31 mai au matin, des centaines de protestataires se sont à nouveau retrouvés devant la mairie, lourdement protégée par les soldats de la KFOR, la force multinationale emmenée par l’OTAN.
Pour l’heure calmes, les manifestants ont déployé un gigantesque drapeau serbe de plus de 200 mètres de long, entre le centre-ville et les abords de la mairie. Ceux-ci protestent contre le passage en force de Pristina, qui entend investir dans plusieurs localités, encore majoritairement peuplées de Serbes, des maires élus lors d’élections très majoritairement boycottées. Le scrutin qui a eu lieu en avril, marqué par une participation de moins de 3,5%, s’est soldé par l’élection de maires albanais.
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Après de violents affrontements le 29 mai, au cours desquels 30 soldats de la KFOR ont été blessés, l’OTAN a décidé de dépêcher 700 hommes supplémentaires dans la région pour appuyer les troupes déjà déployées.
Les soldats ont notamment renforcé leurs positions aux abords de l’hôtel de ville de Zvecan, à l’aide de fil barbelé et d’une barrière en métal. Avant ces violents heurts, l’OTAN avait enjoint Pristina à «ne pas prendre de mesures unilatérales et déstabilisatrices».
Depuis Bratislava où il se trouve en déplacement, le président français Emmanuel Macron a également dénoncé «la responsabilité des autorités kosovares». «Très clairement, il y a une responsabilité des autorités kosovares dans la situation actuelle et un non-respect d'un accord qui était pourtant important et qui avait été scellé il y a juste quelques semaines», a déclaré le locataire de l’Elysée.
De son côté, le Kremlin a réitéré son «soutien inconditionnel à la Serbie et aux Serbes». «Tous les droits et les intérêts légitimes des Serbes du Kosovo doivent être respectés», a souligné auprès de la presse Dmitri Peskov, porte-parole de la présidence russe.
Pékin a également réagi. «La Chine a toujours soutenu les efforts de la Serbie pour protéger sa souveraineté et son intégrité territoriale», a déclaré à la presse Mao Ning, porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères. La veille, celle-ci avait déjà affirmé que son pays s'opposait aux «actions unilatérales prises par les institutions provisoires à Pristina» et demandait «instamment à l’OTAN de respecter la souveraineté et l'intégrité territoriale des pays concernés et de contribuer véritablement à la paix dans la région».