La présidente du Honduras se rendra en Chine «bientôt», après avoir rompu les relations avec Taïwan
Quelques jours après avoir rompu les relations de son pays avec Taïwan, la présidente de gauche du Honduras a annoncé qu'elle se rendra prochainement en Chine pour un voyage officiel.
Le Honduras a annoncé que sa présidente Xiomara Castro se rendra «bientôt» en Chine, quelques jours seulement après avoir rompu les relations diplomatiques avec Taïwan et établi des relations avec Pékin.
«La présidente Xiomara Castro se rendra bientôt en République populaire de Chine pour une visite officielle, en vue de signer des accords de bon augure entre les deux pays», a fait savoir le ministère hondurien des Affaires étrangères. Au cours du week-end, la nation latino-américaine a choisi de rompre ses relations de plusieurs décennies avec Taïwan, affirmant qu'elle «reconnaît l'existence d'une seule Chine dans le monde» et que le gouvernement de Pékin «est le seul gouvernement légitime qui représente toute la Chine». Le Honduras a en outre estimé que Taïwan était une «partie inaliénable du territoire chinois», faisant écho au principe «une Chine» privilégié par Pékin de longue date.
Le ministère chinois des Affaires étrangères a salué la décision, la qualifiant de «bon choix», déclarant que «s'engager dans des activités séparatistes pour l'indépendance de Taiwan est contre la volonté et les intérêts de la nation chinoise et contre la tendance de l'histoire, et est voué à une impasse». Elue en 2021 en tant que première femme présidente du Honduras, Xiomara Castro est l'épouse de l'ancien président Manuel Zelaya, qui a été destitué du pouvoir lors d'un coup d'État militaire en 2009. Elle est affiliée au parti de gauche Liberté et Refondation et a promu des politiques dans la lignée de ce qu'elle a qualifié de «socialisme démocratique».
«Une seule Chine»
L'annonce faite par la diplomatie hondurienne intervient alors que la dirigeante de Taïwan, Tsai Ing-wen, est arrivée aux Etats-Unis le 29 mars, où il est question qu'elle rencontre le président de la Chambre des représentants Kevin McCarthy. Une initiative pas du tout au goût de Pékin qui a promis de «riposter» si cette rencontre avait lieu.
Pékin a affirmé le 29 mars être «résolument opposé» à une rencontre entre la dirigeante taïwanaise et un haut responsable américain, promettant de prendre des «mesures fermes pour riposter» si elle avait lieu. La Maison Blanche a répondu que la Chine ne devait pas «prendre prétexte» que Mme Tsai soit en «transit» aux Etats-Unis pour «sur-réagir de manière agressive autour [de la question] du détroit de Taïwan». John Kirby, porte-parole du Conseil de la sécurité nationale, a réaffirmé la «relation de longue date non officielle avec Taïwan et la politique des Etats-Unis d'"une seule Chine", qui demeure inchangée».
La Chine considère l'île autonome comme une de ses provinces et entend la reprendre par la force si nécessaire. Au nom de son principe d'«une seule Chine», aucun pays n'est censé entretenir de liens officiels avec Pékin et Taipei en même temps. Une rencontre serait considérée «comme une nouvelle provocation qui violera sérieusement le principe d'une seule Chine», a déclaré Zhu Fenglian, porte-parole du bureau des affaires taïwanaises de Pékin. En 2022, une visite à Taïwan de la devancière de Kevin McCarthy, Nancy Pelosi, avait déclenché l'ire de Pékin.
Le Belize et le Guatemala comptent parmi les 13 derniers pays à reconnaître officiellement Taïwan au détriment de Pékin. C'est dans ces deux pays que doit se rendre Tsai Ing-wen après son passage aux Etats-Unis.