The Lancet sonne l’alarme sur la crise des océans et la pollution plastique

Un rapport publié le 4 août par The Lancet tire la sonnette d’alarme sur les impacts dévastateurs des plastiques sur les océans et la santé humaine. À la veille de négociations internationales pour un traité mondial, les scientifiques appellent à une action urgente face à une crise environnementale et sanitaire en pleine accélération.
La revue The Lancet a publié, le 4 août, un rapport alarmant sur l’état des océans, gravement menacés par la pollution plastique. Réalisé par une trentaine de chercheurs et médecins, ce document met en lumière les liens entre les plastiques, présents dans l’air, l’eau, la terre, et même le sang ou le placenta, et leurs effets délétères sur la santé humaine.
Les voyants sont au rouge
Avec une production mondiale passant de 2 millions de tonnes en 1950 à 475 millions en 2022, les 16 000 substances chimiques des plastiques engendrent des troubles hormonaux, cognitifs, des malformations, de la stérilité et une surmortalité difficile à quantifier. Le coût sanitaire global est estimé à 1 500 milliards de dollars par an.
Joacim Rocklöv, co-auteur du rapport et professeur à l’université de Heidelberg, souligne la complexité d’évaluer ces impacts, notamment à travers les emballages alimentaires ou l’incinération des déchets plastiques, particulièrement dans les pays en développement, où elle pollue l’air et expose les populations à des maladies. Ce cri d’alarme intervient avant des négociations internationales pour un traité contre la pollution plastique, un enjeu crucial pour les océans.
Parallèlement, le baromètre « Starfish », dévoilé le 8 juin à Nice lors de la conférence de l’ONU sur les océans, dresse un bilan tout aussi préoccupant.
🌊 A new chapter for Ocean science begins!
— Mercator Ocean International (@MercatorOcean) June 8, 2025
The Starfish Barometer, the 1st global bulletin on Ocean health, will be launched today at #UNOC3 in Nice.
A vital tool for decision-makers, backed by science.
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Cet indicateur, qui sera actualisé chaque année, révèle que 1 677 espèces marines, dont un tiers des requins et plus d’un quart des cétacés, risquent l’extinction. La surpêche, les températures record et les coûts sanitaires liés à la consommation de fruits de mer contaminés par le plastique – 250 milliards de dollars en 2015 – aggravent la crise. Selon Marina Lévy, chercheuse au CNRS, ce baromètre montre une « dégradation accélérée » des océans.
Face à ces constats, les scientifiques appellent à des mesures concrètes pour réduire la pression humaine sur les océans et protéger la biodiversité marine, tout en surveillant les effets des engagements pris lors des sommets internationaux.