Séisme en Syrie : le Croissant-Rouge réclame la levée des sanctions occidentales contre Damas
Face au séisme qui a ravagé plusieurs villes au nord de la Syrie, le Croissant-Rouge exige la levée des sanctions occidentales. Ces mesures coercitives empêchent littéralement Damas de recevoir l'aide nécessaire pour reconstruire le pays.
Alors que les pays occidentaux ont répondu d'urgence aux sirènes d'Ankara pour aider les équipes de secouristes après les séismes qui ont ravagé une partie de la Turquie, moins de pays viennent en aide à Damas, qui recense pour l'heure 1 600 morts. Pour y remédier, le Croissant-Rouge syrien a appelé le 7 février l'Union européenne (UE) à lever les sanctions contre la Syrie.
«J'appelle tous les pays de l'UE à lever les sanctions économiques contre la Syrie», a ainsi déclaré Khaled Haboubati, directeur du Croissant-Rouge syrien lors d'une conférence de presse à Damas. Le Croissant-Rouge, qui opère dans les zones gouvernementales, a également appelé «l'Agence américaine pour le développement (USAID) à fournir une assistance au peuple syrien».
Car pour l'heure, les pays occidentaux sont aux abonnés absents. Tandis que l'Iran a envoyé des camions humanitaires dans la région d'Alep, et le Liban une équipe de secouristes épauler leurs homologues syriens. D'ailleurs, l'ancien président libanais Michel Aoun a appelé Bachar el-Assad pour lui témoigner de sa solidarité. La Tunisie, la Jordanie, l'Egypte et l'Algérie ont fait de même. Les Emirats arabes unis ont promis une aide de 13 millions de dollars. Outre les condoléances, le président russe Vladimir Poutine a également fait part de son intention d'aider la Syrie. Des forces russes présentes dans la base de Hmeimim ont déjà commencé à apporter une aide aux populations dans les régions de Tartous et Lattaquié. La Chine, l'Inde prévoient également d'envoyer des convois humanitaires.
Plusieurs pays ont commencé à acheminer de l'aide vers la Syrie
La Syrie du président Bachar al-Assad est sous le coup de sanctions internationales depuis le début de la guerre en 2011, qui ont considérablement réduit les échanges économiques de ce pays avec le reste du monde. Les Etats-Unis ont même durci les mesures coercitives en juin 2020 avec l'imposition de la loi César qui empêche littéralement de commercer avec les entreprises syriennes. Reste que les régions sous contrôle gouvernemental reçoivent une aide internationale via des agences onusiennes, souvent basées à Damas, en dépit des sanctions.
A noter que l'ancien ambassadeur de France en Syrie Michel Duclos, pourtant farouche opposant à Bachar el-Assad a proposé dans un message sur Twitter «d'envoyer des secours en Syrie y compris en passant par le gouvernement de Damas». Plus de 11 ans de guerre ont épuisé les capacités du pays à faire face à des catastrophes similaires, les combats ayant aussi limité la capacité des secours à opérer dans plusieurs régions du pays.
L'appel du directeur du Croissant-Rouge fait écho à celui lancé le 6 février par le chef de la diplomatie syrienne Fayçal Moqdad, ce dernier affirmant que le gouvernement de Damas est prêt à «faciliter toutes les (procédures) nécessaires aux organisations internationales pour qu'elles fournissent une aide humanitaire».
Selon Khaled Haboubati, le Croissant-Rouge syrien a mobilisé 3 000 secouristes volontaires dans les zones sinistrées après le séisme qui a frappé le sud de la Turquie voisine, le 6 févier.
Au moins 1 622 personnes ont été tuées et plus de 3 600 autres blessées en Syrie à la suite de l'effondrement de milliers d'habitations, ont annoncé les médias officiels et des secouristes.