Blessé dans le Donbass, l’ancien patron de Roscosmos transmet un éclat d’obus à Emmanuel Macron
L'ex-directeur de l'agence spatiale russe Roscosmos, Dmitri Rogozine, a annoncé avoir envoyé à l'administration française le bout de shrapnel qui l'a blessé en Ukraine et qui aurait été tiré, selon lui, depuis un canon Caesar fourni à Kiev par Paris.
«Dans cette enveloppe, avec ma lettre, vous verrez un éclat d’obus tiré par une pièce d’artillerie automotrice française de 155 mm Caesar.»
Sur sa chaîne Telegram ce 4 janvier, l’ex-patron de Roscosmos et ancien vice-Premier ministre russe Dmitri Rogozine a annoncé avoir envoyé à l’ambassadeur de France en Russie, Pierre Lévy, un éclat d’obus extrait de son cou. «Il m’a percé l’épaule droite et s’est coincé dans la cinquième vertèbre cervicale à un millimètre de me tuer ou de me rendre tétraplégique», détaille dans sa lettre adressée au chef de la mission diplomatique française, celui qui est désormais à la tête d'un groupe de conseillers militaires russes.
Blessé le 21 décembre, lors d’une frappe ukrainienne sur l’hôtel où il résidait dans la banlieue de Donetsk, Dmitri Rogozine avait été transporté dans un hôpital près de Moscou où les médecins avaient pu extraire l’éclat de son cou. Parallèlement, le Comité d'enquête de la Fédération de Russie a rapidement soupçonné un des canons Caesar – fournis à Kiev par la France – d’être à l’origine du tir meurtrier.
«Personne n'échappera à la responsabilité des crimes de guerre»
Dans son courrier, adressé au diplomate français, Dmitri Rogozine précise que deux de ses amis ont été tués par le projectile «faisant de leurs femmes des veuves et leurs enfants des orphelins». «Ces gars nous ont accompagnés, vous et moi, lors d’un voyage à Baïkonour, vous leur avez serré la main», indique Dmitri Rogozine à son interlocuteur.
Des hommes «tués par des armes fournies à l’Ukraine par votre pays», insiste-t-il. Le responsable russe évoque des «centaines» de victimes civiles «y compris des enfants» occasionnées «près de la ligne du front par des armes et des mercenaires français».
«Je tiens à vous demander de remettre le fragment retiré de ma colonne vertébrale par les chirurgiens au président français Emmanuel Macron» ajoute Dmitri Rogozine à l'adresse de Pierre Lévy, avant de conclure : «Et dites-lui que personne n’échappera à la responsabilité des crimes de guerre commis dans le Donbass par la France, les Etats-Unis, la Grande-Bretagne, l’Allemagne et d’autres pays de l’OTAN».
Depuis le début du conflit, Paris a entre autres fourni à Kiev dix-huit canons automoteurs Caesar ainsi que des canons tractés TRF1. Ce 4 janvier, Emmanuel Macron a annoncé à son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky que la France livrerait également à l'Ukraine des «chars de combat légers» de fabrication française, selon une information obtenue par l'AFP auprès de l'Elysée.